L’"étrange" château argentin qui captiva l’auteur du Petit Prince

Au fin fond du Nord-Est argentin, au milieu du vaste parc entourant un château en ruines, trône une statue du Petit Prince perché sur son astéroïde. Elle témoigne du séjour dans l’"étrange" demeure de l’écrivain et aviateur Antoine de Saint-Exupéry.

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Statue du Petit Prince, de l’artiste argentine Amanda Mayor, dans les jardins du château San Carlos à Concordia, en Argentine. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Nombreux sont les Argentins qui pensent que le pilote de l’Aéropostale s’inspira du lieu pour écrire le conte philosophique publié en 1943 à New York, puis trois ans plus tard en France, et traduit dans plus de 300 langues.

C’est en 1929 que l’écrivain séjourna au château de San Carlos, l’imposante demeure bâtie par un riche banquier français à la fin du XIXe siècle sur les hauteurs de la ville de Concordia, à 400 km au nord de Buenos Aires.

Suite à une panne de son appareil, l’aviateur disparu lors d’un survol de la Méditerranée en juillet 1944 sans avoir vu le succès planétaire de son conte, procéda à un atterrissage d’urgence non loin de la demeure.

"J’avais atterri dans un champ et je ne savais point que j’allais vivre un conte de fées", confiera-t-il plus tard dans son livre Terre des Hommes (1939) dans lequel il consacre un chapitre à son aventure à Concordia.

Accueilli par la famille résidant dans la demeure, il raconte être notamment tombé sous le "charme" des filles, Suzanne et Edda Fuchs Valon. Les deux "fées silencieuses", ainsi qu’il les décrit, le subjuguent en particulier par leur aisance avec les animaux.

"Elles régnaient sur tous les animaux de la création", écrit-il. Lors d’un dîner, "quelque chose siffla légèrement sur le parquet, bruissa sous la table, puis se tut", décrit-t-il. "C’est les vipères", lui répondit nonchalamment la cadette des sœurs. "Elles ont leur nid dans un trou, sous la table", poursuivit l’aînée.

Château de San Carlos, près de Concordia, en Argentine. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Paulo Tisocco, le directeur du parc San Carlos qui abrite un petit musée sur le château qui évoque le séjour de l’écrivain, décrit aussi le renard apprivoisé par les deux jeunes filles qui prenaient également soin d’un iguane, d’un singe ou d’abeilles en plus de chiens et d’oiseaux.

"Lieu magique"

Dans son célèbre ouvrage sur la rencontre entre un aviateur en panne dans le désert du Sahara et un enfant qui lui apparaît soudainement, Antoine de Saint-Exupéry met en scène un renard et un serpent.

"La posture d’Edda, regardez comme elle est vraiment proche de celle du Petit Prince", souligne en outre Paulo Tisocco, tout en montrant une photo du pilote en compagnie des deux jeunes filles.

L’homme, passionné par les aventures de "Saint-Ex", montre également les arbres bouteille, de la famille des baobabs, présents dans le parc et qui apparaissent dans le chef-d’œuvre de l’écrivain et poète.

"C’est un lieu magique", assure-t-il à propos du site de 70 ha qui abrite les ruines de la demeure laissée à l’abandon pendant des décennies à la suite d’un incendie survenu en 1938. Ce qui reste du "château de légende", comme l’appelait l’aviateur français, a été récupéré en 2014 par la ville de Concordia.

La sculpture du Petit Prince debout sur son astéroïde, de l’artiste argentine Amanda Mayor, trône dans le parc surplombant le fleuve Uruguay depuis 1997.

L’auteur argentin Nicolas Herzog et la Colombienne Lina Vargas ont écrit en 2019 un livre intitulé Les petites princesses qui raconte la manière dont Saint-Exupéry se serait inspiré de son séjour au château de San Carlos pour écrire son conte universel.

AFP/VNA/CVN

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