>> Découverte d'un escargot fossile "poilu" vieux de 99 millions d'années
>> Le "Titan de Patagonie", dinosaure géant exposé à Londres
>> Deux squelettes de dinosaures bientôt aux enchères à New York
Dessin d'illustration d'Antonio Gonzalez de "La dernière marche des dinosaures", le 29 juin 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'expédition démarre dans le futur, en 2223. Guidé par une jeune biologiste (virtuelle) et son robot Darwin, le visiteur commence à remonter le temps pour 3,5 milliards d'années en arrière, aux débuts de la Terre.
Muni d'un casque de réalité virtuelle, le visiteur commence à se mouvoir dans des paysages désertiques d'où surgissent d'étranges concrétions appelées stromatolites, qui accueillent les toutes premières traces de vie.
Le parcours dure 45 minutes, en complète immersion sur 2.000 mètres dans la Galerie de géologie du Jardin des Plantes - "qui était sous la mer il y a 120 millions d'années", fait remarquer Guillaume Lecointre, commissaire scientifique du MNHM.
S'appuyant sur la technologie de réalité virtuelle de la société Excurio, les scientifiques du Muséum ont retracé la longue évolution des espèces animales et végétales du passé à travers les continents et océans de la planète, qui ont eux aussi totalement changé de visage.
Il y a bien sûr en vedette les dinosaures du Crétacé (-67 millions d'années), que l'on se surprend à essayer de toucher tant ils semblent réels. Mais aussi des mondes moins connus comme ces vers marins peuplant les océans d'il y a 522 millions d'années - période où la vie sur Terre a explosé.
Suivent les insectes géants du Carbonifère (-314 millions d'années), qu'on approche en avançant prudemment sur un sol grouillant de bestioles. Les mammifères de l'Eocène (-45 millions d'années) qu'on suit, perchés sur la canopée d'une forêt luxuriante. Et les petits hommes de l'île de Florès, une espèce éteinte qui vivait il y a 60.000 ans en Indonésie, avec lesquels on voudrait s'assoir autour du feu.
"Fragilité de l'être humain "
"On a choisi la dernière espèce humaine qui a été découverte, celle aussi que le public connaît le moins", explique Guillaume Lecointre. Pour ce zoologiste, il a été "frustrant de choisir entre les périodes". Mais le fil rouge a été de recréer des mondes les plus réalistes possible en s'appuyant sur "les sites fossilisés les plus complets".
L'exposition au Muséum national d'histoire naturelle (MNHM) à Paris débute le 14 octobre 2023. |
Photo : Getty Images/CVN |
Pour chaque tableau, il existait au minimum un fossile, ce qui a permis aux paléontologues, paléobotanistes, spécialistes de l'évolution et bioacousticiens de reconstituer plus de 120 espèces animales et une centaine de végétaux.
Il leur a néanmoins fallu interpréter certaines couleurs, textures et mouvements pour les espèces les plus anciennes, en s'inspirant des espèces actuelles. Idem pour les paysages, car quelle pouvait bien être la couleur du ciel quand l'atmosphère était sans oxygène, ou de la mer quand l'océan était riche en fer ?
Mais l'idée, selon Guillaume Lecointre, "est de faire comprendre que le monde d'aujourd'hui n'a pas toujours été comme il est. Parce plus on est conscients du passé, plus on peut agir sur le présent".
"Mondes disparus" vient révéler "la fragilité de l'être humain au sein de cette longue histoire de la biodiversité", décrypte le PDG du Muséum, Gilles Bloch, qui a pris en septembre les rênes de l'institution.
La balade se termine en 2023, dans la savane africaine au pied du Kilimandjaro parmi les girafes, buffles, flamants roses... et les routes qui fragmentent leur territoire et menacent leur avenir. Les deux guides virtuels, venus du XXIIe siècle, sont surpris de les rencontrer car dans leur monde, ils sont tous disparu.
Exposition "Mondes disparus" à la Galerie de géologie et de minéralogie du Jardin des Plantes, du 14 octobre 2023 au 16 juin 2024.
AFP/VNA/CVN