Irak
L'étau se resserre sur les civils piégés dans Fallouja

Après trois semaines de combats, la bataille de Fallouja reste intense et affecte durement les dizaines de milliers de civils pris au piège dans la ville irakienne tandis que plus de 40.000 ont fui leurs habitations.

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Les forces gouvernementales irakiennes lors d'une opération contre l'EI, le 15 juin à Fallouja.

Lancée le 23 mai, l'offensive sur Fallouja a permis aux forces irakiennes de reconquérir une bonne partie de la périphérie de cette ville moyenne située sur l'Euphrate à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.

Mais elles se heurtent depuis une semaine à une farouche résistance des jihadistes du groupe État islamique (EI) autour du centre-ville.

"Les forces antiterroristes et celles de la police continuent leur opération pour libérer (le quartier du sud de) Jbeil et rencontrent une forte résistance de Daech (acronyme arabe de l'EI)", a indiqué mercredi 15 juin un colonel de la police.

Les combats se déroulent rue par rue, où les combattants des deux camps se retrouvent parfois à quelques mètres les uns des autres.

Fallouja, majoritairement peuplée de sunnites, est l'un des deux bastions conquis par l'EI au cours de son offensive éclair de 2014 que le groupe contrôle encore en Irak, avec Mossoul (Nord), la deuxième ville du pays.

C'est pour cette raison que les jihadistes, bien qu'en nette infériorité numérique, le défendent avec acharnement en recourant aux tactiques de guerilla urbaine.

Pas de sortie sûre

Ils utilisent notamment des civils comme boucliers humains alors que les habitants du centre de Fallouja sont dans l'impossibilité de fuir.

Des membres des forces gouvernementales aident des civils à rejoindre un point de contrôle militaire, dans le village de Saqlawiyah, tout près de Fallouja, le 3 juin.

L'armée a bien ouvert la semaine dernière un corridor sécurisé mais la plupart des milliers de civils qui l'ont utilisé habitaient des quartiers périphériques, pas ceux où les combats sont les plus intenses.

Pour les autres, prendre la fuite reste extrêmement dangereux en raison des engins explosifs et des tireurs de l'EI qui les prennent pour cibles.

Ainsi, un père de famille a été tué mardi 14 juin et plusieurs personnes blessées par l'explosion d'un engin à quelques mètres seulement de l'issue du corridor où les forces gouvernementales accueillent les civils, a rapporté le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Soyons parfaitement clairs : il n'y a pas actuellement de voie pour sortir en sécurité de Fallouja", a déclaré son directeur pour l'Irak, Nasr Muflahi.

Un total de 43.470 personnes ont été déplacées depuis le début de l'offensive le 23 mai, a indiqué mardi 14 juin l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Quelque 10.000 de ces déplacés ont fui entre le 11 et le 13 juin, et la majorité d'entre eux n'habitaient pas Fallouja même mais sa périphérie.

"Les déplacements (...) nécessitent une attention immédiate" mais "les financements (...) sont insuffisants pour fournir une aide adéquate à ce nombre énorme de déplacés", a regretté Thomas Lothar Weiss, le chef de mission pour l'Irak de l'OIM.

Cette dernière vague de déplacements porte à 3,3 millions le nombre d'Irakiens ayant dû fuir leur foyer depuis début 2014, année durant laquelle l'EI s'est emparé de vastes zones au nord et à l'ouest de Bagdad. Plus de 40% d'entre eux sont originaires de la vaste province sunnite d'Al-Anbar, dont fait partie Fallouja.

De plus en plus de civils ayant réussi à fuir Fallouja accusent les forces de sécurité - surtout les membres des groupes paramilitaires du Hachd al-Chaabi formées en majorité de combattants chiites - de toutes sortes d'exactions.

Depuis le 23 mai, 6.000 hommes de Fallouja et des environs ont été arrêtés à leur sortie de la ville puis interrogés, a indiqué mardi 14 juin le ministère de l'Intérieur, selon lequel environ 1.000 d'entre eux ont déjà été relâchés et 4.000 le seront prochainement.

Les autorités cherchent à détecter les jihadistes qui essaieraient de se fondre parmi les civils fuyant la ville. Elles ont ainsi arrêté 546 "terroristes présumés" au cours des deux dernières semaines, a annoncé le 13 juin le chef de la police de la province d'Al-Anbar, Hadi Rzayej.


AFP/VNA/CVN

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