Les vieux livres à l’ère du numérique

Loin d’être désuets, les anciens livres sont vus aujourd’hui comme des «oiseaux rares» que traquent des citadins de tout âge.

 

M. Dat, patron d’une boutique d’anciens livres, a eu l’idée de proposer des ouvrages sur sa page Facebook.


«Les livres anciens? C’est maintenant quelque chose d’un peu désuet, se désole le patron d’une librairie, à Hô Chi Minh-Ville. À l’ère du numérique, les ouvrages imprimés ont de moins en moins la cote».
Petit tournée de vérification dans les «rues à librairies » de la métropole du Sud, comme Trân Huy Liêu, Trân Nhân Tông, Nguyên Thi Minh Khai, Bùi Huu Nghia, Diên Biên Phu… Première impression : atmosphère effervescente. Les boutiques regorgent de livres qui débordent parfois sur le trottoir. Certaines d’entre elles proposent exclusivement des vieux ouvrages. Des publications de différentes époques, dont certaines aux pages entièrement jaunies.
«Chaque livre a sa vie», explique Huy, patron d’une boutique dans la rue Diên Biên Phu, en train de recoudre des pages d’un vieux livre. «C’est par exemfle une œuvre littéraire de Thanh Lang, publiée en 1967. Un ami de mon père a crié de joie en le retrouvant. Il a pu le racheter mais à un prix exorbitant. Peu importe, seul compte le plaisir de l’avoir en main».
En quête de l’oiseau rare
Nguyên Thanh Duoc, un libraire installé sur la route Cach Mang Thang Tam, se rappelle l’histoire d’un Viêt kiêu américain, qui «a littéralement sauté de joie en trouvant ici +Quân Dao Nguc Tu+ (Archipel du goulag), traduit par Ngoc Thu Lang, publié en 1974. Un ouvrage rare qu’il cherchait depuis des années. Il m’a donné un million de dôngs au lieu des 400.000 proposés». Duy Tuê, patron d’une boutique dans la rue Trân Huy Liêu, raconte qu’il vient de vendre l’ensemble de Thuy Kiêu, édition de 1973, quelques heures seulement après sa mise en rayon.
Nombreux sont ceux, de tous âges, qui viennent traquer l’«oiseau rare». Huynh Van Long, 65 ans, confie : «Les livres sont comme des amis intimes, notamment les anciens. En lisant ces pages jaunies, j’ai souvent la nostalgie des époques où j’ai vécu». Sa bibliothèque personnelle compte déjà des milliers de titres.
Pour Pham Quang Huy, étudiant à l’Université HUFLIT, dans de nombreux cas, les publications anciennes sont «plus complètes» que les nouvelles. Et de citer Khao vê dô su cô Trung Hoa (Étude de la porcelaine antique chinoise) de Vuong Hông Sên. «Par rapport à l’édition de 1971, la réédition de 2006 ne comporte pas les deux derniers chapitres, portant l’un sur la porcelaine de Bat Tràng et l’autre sur les beaux-arts du Vietnam».
Hormis les librairies, on peut aussi acheter de vieux livres sur Internet. M. Dat, patron d’une boutique d’anciens livres, a eu l’idée de proposer des ouvrages sur sa page Facebook, accompagnés d’une photo et d’un texte de présentation. «J’ai vendu de nombreux ouvrages de cette manière. Désormais, j’ai des clients dans tout le pays», confie-t-il.

Nghia Dàn/CVN



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