Hanoi comme vous ne l’avez peut-être jamais vue

Pendant un mois, l’Institut français de Hanoi accueille dans ses murs une exposition photographique hors du commun. La capitale vue de nuit par le Français Sébastien Laval, un habitué du Vietnam qu’il immortalise depuis des années.

Sébastien Laval (à droite) présente son travail aux visiteurs de l’Espace
Sébastien Laval (à droite) présente son travail aux visiteurs de l’Espace.


18h-6h. C’est le titre de cette exposition. Hanoi sous un autre jour. Hanoi vu autrement. C’est à l’appréciation de chacun, mais c’est en tout cas dans cette optique que Sébastien Laval a choisi de travailler. «Je voulais que l’on voit cette ville sous une lumière différente, avec des matières différentes, donner une nouvelle impression que celle qu’on a en passant dans les rues sans y faire vraiment attention», indique-t-il.
Une collection de 31 photographies, avec des lieux connus, et d’autres moins connus, et avec un point d’orgue donné au chemin de fer : «Ça faisait longtemps que je voulais le prendre, et cette fois c’était l’occasion».
Et l’impression est effectivement différente. D’abord car les rues sont vides. Et on voit rarement la ville comme ça. Ce qui nous laisse le temps de la contempler. «Les images sont plus sombres en réalité, mais je n’ai fait aucune retouche. J’ai juste fait des poses de 30 secondes, pendant lesquelles la lumière rentre dans l’objectif. Tant est si bien que l’on peut voir plus de détails, ceux qu’on ne voit jamais, si on ne lève pas les yeux», a-t-il ajouté.
Du côté du public, les avis sont partagés, sauf peut-être sur un point : la qualité du travail de l’artiste. Du côté des expatriés, «c’est un très beau travail, techniquement et artistiquement. Et le grand format est magnifique. Je trouve que les photos restituent bien la réalité, cette impression de calme qu’on a la nuit quand on traverse la ville. Les nombreux jeux de lumières qui éclairent Hanoi la nuit sont bien représentés», commente Jean-Philippe.

Le chemin de fer de nuit et en grand format intrigue beaucoup les visiteurs.
Le chemin de fer de nuit et en grand format intrigue beaucoup les visiteurs.


Pour Bruce, lui-même photographe, et habitant à Hanoi, «son point de vue est intéressant. La nuit permet de bien capter l’atmosphère du lieu à moment précis, sans que la présence humaine ne parasite l’œil».

Nous avons également demandé leur avis à des Hanoiens, venus en curieux voir leur ville vue par un Français. Pour Quân, difficile de ressentir sa ville : «Je ne suis pas amateur de photo, et je saurai reconnaître les aspects artistiques. Mais on dirait des peintures. Les couleurs semblent forcées par rapport à la réalité. Je n’ai pas la même impression que quand je me promène dans la ville, mais c’est son point de vue, et il n’est forcé de refléter la réalité».
Mais pour Van Tuân, habitant depuis 2005 à la capitale, c’est l’inverse : «Sébastien Laval connaît bien la ville, il montre des endroits que je ne connais même pas. Mais je ressens bien ma ville. Notamment sur une photo où l’on voit bien les numéros de téléphone inscrits sur les murs, c’est typique d’ici. La seule chose qu’il manque, ce sont des titres ou des légendes à ces photographies».
Sébastien Laval s’est rendu au Vietnam pour la première fois en 1995 et a accumulé des milliers d’images de personnes dans une vingtaine de groupes ethniques différents du Vietnam, qu’il a rendu compte dans de nombreuses expositions.
«18h-6h» est à l’Espace français jusqu’au 13 janvier 2013, l’entrée libre.

ÉloÏse Levesque/CVN

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