Les universités françaises se renseignent sur le système universitaire vietnamien

L’Agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale (en abréviation Campus France) a organisé le 24 avril à Paris une Journée Vietnam en vue de fournir aux universités françaises des informations panoramiques sur le système universitaire du Vietnam ainsi que le profil et les attentes des étudiants vietnamiens.

Selon Campus France, en 2012-2013, plus de 6.300 étudiants vietnamiens ont suivi un cursus dans les universités françaises, ce qui représente le 9e contingent des étudiants étrangers en France. La France est également la 3e destination des étudiants vietnamiens, derrière les États-Unis et l’Australie qui accueillent respectivement 14.603 et 10.591 étudiants vietnamiens.

Prenant la parole à cette occasion, M. Antoine Grassin, directeur général de Campus France estime que l’enseignement supérieur du Vietnam évolue rapidement à travers la mise en place des programmes internationaux. En effet, les programmes de coopération se déploient à deux niveaux : les projets phares entre les gouvernements (le Vietnam a déjà signé des accords de coopération avec l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Japon) ainsi que les partenariats entre les universités.

Colloque sur le système universitaire du Vietnam, le 24 avril à Paris.

De même, il a fait le point des projets qualifiés d’«efficaces» durant ces derniers temps, à savoir le Centre franco-vietnamien de formation à la gestion (CFVG), le Programme de formation d’ingénieurs d’excellence du Vietnam (PFIEV), et tout récemment l’Université des sciences et des technologies de Hanoi (USTH). Il a apprécié «la volonté très claire, très forte, très déterminée» du gouvernement vietnamien de financer la mobilité internationale des étudiants, et la France est partenaire de ces programmes de financement.

Mme Nguyên Thanh Huyên, directrice adjointe de la Direction de la coopération internationale, ministère vietnamien de l’Éducation et de la Formation a souligné que les partenariats entre les universités vietnamiennes et françaises étaient assez denses et diversifiés, ce qui donne plus de choix aux étudiants pour leur cursus universitaire.

Selon les statistiques du ministère vietnamien de l’Éducation et de la Formation, la France occupe la première place en termes de partenariats mis en place avec le Vietnam (72 programmes), devançant les États-Unis (65), la Grande-Bretagne (45), l’Australie (39) et la Chine (35).

Selon Mme Thanh Huyên, la bonne position de la France s’explique par le fait que ce pays a été présent très tôt au Vietnam, à commencer par le biais des projets de coopération entre les deux gouvernements, puis entre les ministères des deux pays et enfin entre les universités.

«Grâce à leur longue présence au Vietnam, les universités vietnamiennes connaissent mieux les universités françaises. Par ailleurs, la qualité de formation des universités françaises est bonne parce que les programmes sont gérés par le ministère français de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les diplômes sont tous nationaux, ce qui leur donne une meilleure crédibilité. En plus, les frais d’études se situent à un niveau abordable, il s’agit-là également d’un élément qui attire les étudiants», a-t-elle précisé.

Un projet phare de

la coopération universitaire

Pour sa part, M. Jacques Frère, attaché de coopération universitaire et scientifique à l’Ambassade de France au Vietnam, a informé que l’Université des sciences et des technologies mise en place depuis 2010 est une université «nouveau modèle» et un projet phare de la coopération universitaire entre la France et le Vietnam. Sa particularité réside dans le fait de réunir 42 établissements français groupés au sein d’un consortium qui envoie des professeurs, chercheurs et enseignants au Vietnam. De plus, ses programmes sont tous nouveaux. L’USTH, qui compte six départements (Energies renouvelables, Espace et Applications, Biotechnologies-Pharmacologie, Eau-Environnement-Océanographie, Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication), intègre en même temps l’enseignement et la recherche, et la formation par la recherche.

«L’objectif est de créer une université de niveau international assurant l’articulation formation-recherche-entreprise et de former les élites vietnamiennes dans le domaine des sciences et des technologies», a-t-il indiqué. D’après lui, l’USTH suit le système LMD (Licence en 3 ans, Master en 2 et Doctorat en 3). L’enseignement est donné en anglais et aussi en français.

M. Jacques Frère a exprimé sa conviction en la réussite de ce projet en se basant sur la «volonté» et la «détermination du gouvernement français ainsi que le «soutien indéfectible» du vietnamien pour ce projet. Selon lui, quatre ans après sa création, l’école a obtenu beaucoup de réussites, avec «des laboratoires qui tournent, des publications francaises et vietnamiennes dans le domaine scientifique, des établissements français qui continuent à rejoindre le consortium».

À l’avenir, cette école sera construite à la Zone high-tech Hoà Lac. «Le terme université ‘nouveau modèle’ d’excellence a bien évidemment incité toutes les équipes qui ont travaillé sur l’USTH ; nous sélectionnons de façon très sévère les étudiants. Nous avons donc d’excellents étudiants à l’USTH, et aussi d’excellents enseignants. Nous avons donc tous les éléments favorables à ce que cette excellence soit au rendez-vous », a-t-il conclu.

Texte et photo : Bich Hà/CVN

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