Où sont les institutrices des écoles maternelles ?

Comment parvenir à recruter suffisamment d’enseignantes pour la maternelle ? C’est la question posée par la présidente du Conseil populaire de Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Thi Quyêt Tâm, lors d'une récente réunion avec des représentants des services concernés par la gestion de la maternelle.

Les responsables tirent la sonnette d’alarme depuis 2009 sur le manque d’enseignantes qui perdure aujourd’hui. Pourquoi une telle situation ?

Selon Bùi Ngoc Âu, chef adjoint de l'organisation et du personnel du Service de l'éducation et de la formation de Hô Chi Minh-Ville, avant 2007, l’École normale supérieure de Hô Chi Minh-Ville (aujourd’hui l'Université Saigon) était l'un des établissements les plus importants dans la formation d’enseignants en maternelle.

Enseigner les petits enfants, ce n'est pas simple du tout.
Enseigner les petits enfants, ce n'est pas simple du tout.

Cependant, une fois devenue l’Université Saigon, son projet éducatif a changé : au lieu d’enseigner la pédagogie, elle est devenue un centre de formation multidisciplinaire et multisectoriel. Conséquence, il ne reste depuis lors que deux établissements de formation d’enseignants pour le préscolaire, l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville (UPHCM) et l’École supérieure centrale de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville (ESCPHCM), et ce, pour l’ensemble du delta du Mékong. Ainsi la majorité des nouveaux diplômés retournent-ils dans leur province natale, laissant Hô Chi Minh-Ville dans une situation de déficit de personnel...

Le docteur Lê Van Tiên, recteur de l’ESCPHCM, a confirmé que son établissement recrutait chaque année environ 500 étudiants susceptibles d’enseigner en maternelle. S’il est autorisé à augmenter les quotas de recrutement, il pourrait avoir jusqu’à 2.000 étudiants. Mais un tel nombre ne répondrait pas pleinement aux besoins de toute la ville. Par ailleurs, les conditions matérielles de formation seraient insuffisantes, ce qui est un autre problème propre au secteur de l’éducation.

Selon les statistiques du Service municipal des affaires intérieures, pour l’année scolaire 2013-2014, Hô Chi Minh-Ville avait besoin de 16.684 enseignants de maternelle, alors qu’elle n’en dispose que de 14.478, soit 87% de l’effectif nécessaire. En outre, selon le dernier rapport de Trân Thi Kim Thanh, directrice adjointe du SEF, les 24 districts de la ville manquent de près de 5.000 enseignants. Raison pour laquelle Truong Lam Danh, du Conseil populaire municipal, a demandé que la formation d’enseignants de maternelle soit davantage renforcée dans les établissements précités afin d’assurer à la ville les ressources humaines nécessaires, car les besoins sociaux sont réels.

Des politiques privilégiées

pour les enseignants de maternelle

À ce manque d’enseignants en préscolaire, s’ajoute une fuite de «matière grise» des écoles publiques vers les écoles privées dispensant des programmes de l’étranger. Tô Thi Bích Châu, vice-présidente du 4e arrondissement, a confié que pour l'année scolaire 2013-2014, son arrondissement devait recruter 80 enseignants, mais que tous les dossiers d’inscription reçus ne représentaient pas de candidatures sérieuses. En effet, la plupart des diplômés préfèrent des établissements privés qui rémunèrent mieux.

Le manque d'enseignants en maternelle est un problème récurrent.
Le manque d'enseignants en maternelle est un problème récurrent.

Le travail des enseignants de maternelle dans le secteur public est très pénible, alors que leur rémunération mensuelle n’est que de 4 millions de dôngs, ce qui est insuffisant pour vivre en milieu urbain. Quant à leurs allocations supplémentaires, elles s’élèvent au plus à 670.000 dôngs par mois, et à 448.000 dôngs par mois pour faire garder leurs enfants.

Une enseignante d'une école maternelle dans l’arrondissement de Binh Thanh, a expliqué avec émotion qu’"à cause des particularités de mon travail, je dois avoir recours à une baby-sitter pour s’occuper de mon enfant, alors que je ne gagne pas suffisamment. Je souhaite vivement que nos salaires soient augmentés afin de pouvoir mieux me consacrer à mon métier".

D'après Nguyên Thi Quyêt Tâm, le manque d'enseignants en maternelle est un problème depuis 2009, et depuis cinq années, le recrutement est toujours difficile. Mais, de fait, "nous n'avons aucune politique adéquate pour encourager et attirer de jeunes enseignants", a-t-elle reconnu. Une solution temporaire serait d’accepter les enseignants non titulaires du certificat KT3 - certificat de résidence des citoyens immigrants.

Selon elle, régler ce problème implique de prendre davantage de politiques incitatives comme l’attribution d’un logement à coût modéré, une réduction des frais d’étude professionnelle, la possibilité pour des diplômés en médecine et des aides-soignants d’obtenir un certificat pédagogique afin de pouvoir intervenir en milieu préscolaire...

Quang Châu/CVN

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