«Sur les 98 sociétés boursières en activité, 70-80% sont en difficulté", estime Nguyên Thanh Ky, secrétaire général de l'Association des banques du Vietnam. Chaque mois, une société doit dépenser environ 50 millions de dôngs pour maintenir ses activités, tandis qu'elle réalise un chiffre d'affaires mensuel moyen de 30 millions de dôngs, fait savoir Huynh Anh Tuân, directeur général de la société boursière de la Compagnie de joaillerie et de pierres précieuses SJC.
Les sociétés boursières seront en difficulté si la valeur totale des transactions est inférieure à 200 milliards de dôngs/séance, remarque Nguyên Thuc Anh, vice-présidente de la section de gestion des affaires, relevant du Comité d'État de la bourse. Les difficultés sont apparues vers le milieu de 2008 et la situation s'aggrave depuis un mois du fait que le marché boursier a fortement chuté, déplore le directeur d'une filiale de la société boursière APEC, basée dans l'arrondissement de Long Biên, Hanoi.
Selon le directeur d'une société boursière de la mégapole du Sud, l'an dernier, sa compagnie affichait 300 millions de dôngs par jour de frais de courtage, soit plus de 40 milliards de dôngs par an. La masse salariale et les primes représentaient 10 milliards de dôngs. Ainsi, les bénéfices étaient importants. Maintenant, ce service rapporte seulement 20 millions de dôngs par jour. Cette société a réduit le nombre de courtiers à 20 contre 30 auparavant à cause de la baisse de 50% du nombre d'investisseurs boursiers. Dégraisser les effectifs, réduire les salaires, loyers, frais de services... sont les mesures prises par les sociétés boursières pour survivre.
"Autrefois, notre compagnie louait 1.000 m² de surface. Cette superficie s'est réduite à 500 m² et prochainement, elle ne sera que de 200 m²", raconte le chef de la section de courtage d'une société boursière. L'effectif est aussi revu à la baisse, 30 personnes contre 150 autrefois, ajoute-t-il. Dans le passé, les transactions effectuées par les sociétés boursières étaient très rentables, mais elles sont aujourd'hui à l'origine de graves pertes lorsque la valeur des actions a baissé de 40-50%.
Vers une professionnalisation
Selon le président du Comité d'État de la bourse Vu Bang, 20 sociétés boursières ont accompli l'augmentation de leur capital. Conformément à une réglementation dudit comité, les sociétés boursières sont obligées de se doter d'un capital minimal de 300 milliards de dôngs pour pouvoir proposer toutes sortes de services ; sinon, elles doivent réduire leurs services professionnels. À présent, 3 sociétés ont officiellement demandé l'autorisation des Centres de transactions boursières de Hanoi et Hô Chi Minh-Ville pour réduire leurs services. Il s'agit des sociétés Tràng An, Quôc Tê Vietnam et Thai Binh Duong.
L'actuel contexte économique difficile est aussi une bonne occasion pour les sociétés boursières de se professionnaliser, estime Quach Manh Hà, vice-directeur général de la société boursière Thang Long. Autrefois, les compagnies se concentraient dans le courtage et la fourniture de conseils en cotation en bourse après l'actionnarisation des entreprises. Dans l'avenir, elles seront appelées à réaliser de nouveaux services professionnels : management d'entreprise, conseils en fusion d'entreprises... Les experts prévoient, outre la restructuration des activités, la disparition des sociétés de petite envergure.
Par ailleurs, la délivrance de la licence aux nouvelles sociétés boursières sera resserrée, fait savoir Vu Bang. Un exemple : l'apport des 2 actionnaires fondateurs devra représenter au moins 65% du capital social de la société.
Thê Linh/CVN