Les ruelles et l'urbanisation de Hanoi

Comment les habitants de Hanoi s'adaptent-ils aux conditions de vie résultant de la construction de logements, la fourniture de services urbains essentiels comme l'électricité ou l'eau et les configurations particulières de l'espace public ? C'est la question centrale posée lors d'une conférence consacrée aux "Ruelles de Hanoi : témoin de l'urbanisation de la capitale du Vietnam" qui a eu lieu le 14 octobre au Centre culturel français - L'Espace à Hanoi. Cette conférence était animée par Pham Thai Son, docteur en urbanisme et consultant senior chez Savills Vietnam.

Cette conférence avait pour objet de présenter les résultats essentiels d'une étude sur le développement urbain de Hanoi sur la base d'une catégorie de zone résidentielle représentative de la ville : les ruelles de Hanoi. De fait, ce thème est issu de la thèse de doctorat que Pham Thai Son a réalisée au laboratoire EVS-ITUS de l'INSA de Lyon.

Selon Pham Thai Son, en cette période de transition du Dôi moi, l'urbanisation de Hanoi a fait apparaître des quartiers constitués de ruelles, des zones résidentielles avec des petites ruelles sinueuses que l'on peut rencontrer quasiment partout dans la ville. L'existence de ces quartiers et les communautés qu'ils constituent soulignent certains enjeux du développement urbain de la capitale. Mais l'urbanisation a aussi des incidences sur les activités et habitudes des habitants de ces ruelles. Toujours selon Pham Thai Son, il existe à Hanoi trois niveaux de ruelles : voie principale, ruelle de niveau 1 et ruelle de niveau 2. La voie principale joue un rôle important car elle est reliée directement à la rue. Et 90% de ces ruelles de Hanoi ont une largeur inférieure à 4 m. Cet espace étroit entraîne des difficultés pour la fourniture des services urbains comme eau, électricité, assainissement, collecte des déchets ménagers...

En revanche, ces lieux foisonnent de vie avec ses marchands ambulants, ses gargotes, ses parkings de moto, ses vendeurs de thé vert, les jeux... Ces activités créent la beauté de la vie urbaine car elles aident les citadins à se rapprocher et s'attacher, renforçant le sentiment de "propriété communautaire".

Ayant retenu les trois quartiers de Van Chuong, de Giap Bat et de Yên So pour base d'étude, lesquels forment un panel représentatif des périodes de développement urbain de Hanoi, Pham Thai Son nous montre que ces quartiers s'adaptent à l'évolution comme à la technologie, et que leurs habitants y jouent un rôle actif en adaptant les espaces et dispositifs techniques sous forme d'alternatives, qui sont à la fois des choix techniques et des pratiques sociales. À travers ces alternatives, les habitants participent directement à la production de l'espace urbain -formation et évolution de la morphologie urbaine-, à l'évolution des techniques de fourniture des services d'électricité, d'eau, d'assainissement et de collecte de déchets ménagers, et donc à la production de l'espace public du quotidien.

À partir de l'analyse de ces pratiques sociales et de leurs influences sur la ville, l'étude détaillée de Pham Thai Son montre les différentes dimensions de l'urbanisation de Hanoi dont témoignent les quartiers de ruelles. Et il faut préserver la propriété communautaire dans les ruelles, notamment dans le contexte de l'urbanisation. Mais pour bien la préserver, il est indispensable de disposer de solutions efficaces ainsi que de la coopération entre les habitants et l'administration.

Tùng Chi/CVN

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