Son objectif était d'avancer des mesures pour le gouvernement afin de renforcer les exportations et diminuer les importations durant la période 2011-2015 et ses orientations pour 2020. Les spécialistes en économie ont analysé et démontré que les exportations et l'investissement nécessitent la définition de stratégies de gestion et de renforcement, ainsi que la prise de mesures adéquates.
rant puis après les trois grands temps de l'intégration du Vietnam (son adhésion à l'ASEAN en 1995, la signature de l'Accord de commerce bilatéral Vietnam-États-Unis en 2000, son entrée à l'Organisation mondiale du commerce en 2007), celui-ci a signé des accords de libre-échange (ALE) avec des pays et en négocie d'autres actuellement. La signature d'ALE présente des avantages et des inconvénients mais le bilan demeure positif en faveur des premiers.
L'ancien vice-ministre du Commerce, Truong Dinh Tuyên, directeur du groupe de spécialistes nationaux du projet Mutrap III, estime que l'intégration internationale du Vietnam a été très rapide pendant la période 2006-2010. Son économie a retrouvée soumise aux évolutions de l'économie mondiale, suscitant très vite une modification de ses politiques macroécono- miques, avec pour résultat une croissance économique moyenne de 7%/an. Le secteur de l'industrie et de la construction conserve sa fonction de moteur de l'essor économique national comme durant la période 2001-2005, même si la contribution du secteur tertiaire est désormais nettement plus importante, parallèlement à celle des secteurs privé et de l'investissement direct étranger (IDE). Contrepartie de ce phénomène, l'inflation dans la période 2006-2010 a été de 11,4% et devrait forte augmenter cette année.
Selon le ministre du MIC, Vu Huy Hoàng, les exportations de ces derniers mois de l'année devraient croître de 24 à 25%. Le chiffre d'affaires à l'exportation de septembre est estimé à 8,3 milliards de dollars et les importations à 9,3 milliards de dollars, soit un déficit de la balance commerciale d'un milliard de dollars, contre 400 millions en août. La raison tient à une baisse des exportations de l'ordre de 10,2% sur le mois précédent, tandis que la diminution des importations de 3,6% demeure cependant modeste.
Les exportations ces neuf derniers mois sont de 70,03 milliards de dollars, soit une croissance de 35,4% en glissement annuel, et les importations, de 76,87 milliards de dollars pour une augmentation de 26,9%, établissant le déficit du commerce sur cette période à 6,84 milliards de dollars, ce qui représente 9,77% du montant des exportations. Ces dernières reculent sur la plupart des produits clés, en premier lieu le pétrole avec 40,9% en montant et 41,8% en volume, en raison d'opération de maintenance de la raffinerie Dung Quât qui a repris son activité le 13 septembre dernier.
Les exportations de produits agricoles ont également diminué, avec - 24% pour le riz notamment. D'autres secteurs connaissent un tel repli comme le charbon (- 15,7%), le textile (- 5,2%), l'électronique et l'informatique (- 3,5%).
Importance de l'IDE
Entre 2000 et 2008, l'IDE dans la production d'accessoires et le montage de motos a augmenté de 1,5 fois. La hausse était de 4-4,3 fois dans la production de matériaux de construction, d'aliments pour animaux et d'équipements sanitaires.
L'IDE contribue particulièrement au développement des exportations. Le chef adjoint de l'Institut central d'étude et de gestion de l'économie, Vo Chi Thành, con-sidère que sur le court terme, une hausse de 1% du décaissement des investissements étrangers entraînera une croissance des exportations de 0,14%, et sur le long terme, de 0,99%.
Le plus grand avantage, c'est que les entreprises domestiques peuvent étudier les méthodes de management et de travail de leurs homo- logues étrangers. Mais l'IDE est aussi une cause d'augmentation des importations nationales.
L'intégration a eu de fortes conséquences sur les exportations nationales qui sont passées de 14,5 milliards de dollars en 2000, à 39,8 milliards en 2006, puis à 72,2 milliards en 2010, avec une hausse de leur participation au PIB de respectivement 44,7%, 65,3% et 70,7%. Cette augmentation est due à la croissance du commerce international et à l'amélioration de la compétitivité des produits vietnamiens.
Les importations sont passées de 15,6 milliards de dollars à 44,9 milliards entre 2000 et 2006, puis à 85 milliards en 2010. Le surcroît d'importations n'a cessé de progresser, plus particulièrement depuis l'adhésion vietnamienne à l'OMC, avec 14,2 milliards de dollars en 2007 et 18 milliards en 2008. Avec la récession mondiale et grâce aux politiques de contrôle des importations du pays, ce surcroît a été ramené à 12,9 milliards en 2009 et 12,4 milliards en 2010.
Ce phénomène est du à un déséquilibre entre investissement et gestion macroéconomique, plus particulièrement en matière de politiques monétaires, d'investissement et de commerce. La structure de l'import-export n'a pas évolué notablement lors de la période 2001-2010. Les exportations demeurent essentiellement des produits brut tels que ressources naturelles et produits agricoles, ou des produits de faible valeur ajoutée nécessitant seulement une main-d'oeuvre abondante.
S'agissant des politiques pour la période 2011-2020, selon Truong Dinh Tuyên, on peut prendre des mesures financières ou imposer des barrières techniques pour diminuer les importations de produits "de luxe". Les politiques d'attrait de l'IDE doivent privilégier les partenaires potentiels ainsi que l'industrie de la transformation. Sans oublier d'investir dans le développement des zones d'industries auxiliaires afin de baisser les importations et augmenter la valeur ajoutée des produits exportés.
Selon les spécialistes vietnamiens, il faut augmenter la production de huit groupes de produits que sont le plastique, les meubles, l'artisanat, le textile, l'électronique, l'électroménager et ses accessoires, les fils et câbles électriques, la mécanique, les matériaux de construction. Ces derniers ont dégagé un fort chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars entre 2006 et 2010. Il est nécessaire par ailleurs de fixer les orientations de l'exportation de produits potentiels comme les chaussures et les logiciels, ainsi que d'augmenter la valeur des produits agricoles.
Le vice-ministre du MIC, Nguyên Thành Biên, affirme que changer la structure de l'investissement et améliorer la qualité des produits exportés sont les mesures principales en vue de diminuer le déficit de la balance commerciale. Durant la période 2011-2020, le pays doit ainsi augmenter les investissements dans le secteur de la production pour relever la qualité des produits domestiques pour qu'ils puissent remplacer de plus en plus des importations.
Selon le chef du Département de promotion du commerce du MIC Dô Thang Hai, les besoins des marchés importateurs restent stables malgré les difficultés économiques dans le monde. Par ailleurs, le pays a des opportunités d'exporter ses produits sur de nouveaux marchés.
Soutien aux exportateurs
Les entreprises doivent toutefois diversifier leurs gammes de produits. Ce qui nécessite l'assistance de l'État pour résoudre leurs difficultés financières. La compétitivité des entreprises reste faible, car la plupart des matières premières pour la production sont importées, entraînant un coût de production plus élevé. Enfin, la carence de main-d'œuvre qualifiée demeure importante.
Le MIC a constaté que le déficit du commerce extérieur augmente car le pays n'exporte pas d'or comme lors des huit premiers mois de l'année mais l'importe pour stabiliser le marché domestique. Les besoins en matériaux de construction obligent le pays à en importer une grande quantité. En conséquence, le ministère évalue ce déficit à 11 milliards de dollars pour l'ensemble de 2011.
Selon son vice-ministre Nguyên Thành Biên, les exportations augmentent normalement en fin d'année. Pour s'assurer de cette évolution, le MIC collecte des informations auprès des localités et associations afin de résoudre les difficultés des entreprises. Il appliquera en outre une politique de limitation de l'importation de produits dits "de luxe".
Avis de spécialistes
* Dr Vo Tri Thành, chef adjoint de l'Institut central d'étude et de gestion économique
Hà Minh/CVN
16/10/2011
L'économie mondiale doit encore faire face à des difficultés. Le prix des biens a augmenté en 2011. L'économie nationale a subi de ce fait des difficultés pour ne connaître qu'une modeste croissance. Les exportations poursuivent cependant leur croissance grâce à la restructuration économique et à la signature d'ALE. D'après moi, l'intégration à l'économie mondiale et les réformes apporteront de grands profits. Il faut cependant s'intéresser à des politiques pour minimiser les risques financiers et stabiliser notre économie, en diminuant l'investissement public et recourant à des barrières techniques pour diminuer les importations de produits "de luxe". En matière d'attrait de l'IDE, il faut s'intéresser aux partenaires prometteurs et aux secteurs industriels qui relèveront la productivité nationale et développeront nos exportations.
* Lê Dang Doanh, spécialiste en économie