Dans la conjoncture d'une économie mondiale en bute à nombre de difficultés, ledit ministère prévoit une nouvelle récession en 2012. Celle-ci renforcera la pression non seulement sur les pays développés comme ceux membres de l'Union européenne (UE), les États-Unis ou le Japon en raison de la crise de la dette publique et du déficit public qui continue de se creuser, mais aussi sur les économies émergentes telles que la Chine, l'Inde... qui connaîtront inévitablement un phénomène inflationniste supérieur. De même, et s'agissant des pays en voie de développement, les capitaux habituellement stables tels qu'investissement direct étranger (IDE) et aide publique au développement (APD) accuseront une grave diminution, et ceux d'ores et déjà engagés, un net ralentissement de leur décaissement. Un sombre tableau pour l'économie mondiale en 2012 !
Cependant, le ministère du Plan et de l'Investissement a envisagé deux scénarii assez optimistes de l'évolution de l'économie nationale. Le premier, prévoyant une croissance faible du PIB national, repose sur l'hypothèse de fortes fluctuations de l'économie mondiale en raison notamment de la crise de la dette souveraine. Et le second, envisageant une croissance élevée, prend en compte la persistance des difficultés de l'économie mondiale en suite de celles de 2011, soit une reprise et une meilleure croissance qu'actuellement :
Scénario 1
Scénario 2
PIB
Croissance de 6%
Croissance de 6,5%
Exportations (USD)
106,4 milliards
107,4 milliards
Déficit de la balance
du commerce extérieur (-)
12,8 milliards
12,4 milliards
Rentrées budgétaires (VND)
736.400 milliards
740.500 milliards
Dépenses budgétaires (-)
897.600 milliards
903.100 milliards
Déficit public
4,8% du PIB
4,8% du PIB
Investissement social
33,5% du PIB
34% du PIB
Indice des prix
à la consommation
Hausse de moins
de 10%
Hausse de moins
de 10%
"Bien que les difficultés soient pas à pas réglées et que les indices macroéconomiques s'améliorent progressivement, le gouvernement envisage de proposer à l'Assemblée nationale de retenir le premier scénario", a souligné le ministre du Plan et de l'Investissement, Bùi Quang Vinh. Ce n'est que si "l'économie mondiale donnera des signes de relance" que "nous nous efforcerons de gérer l'économie nationale suivant le deuxième scénario", a-t-il ajouté.
D'après M. Vinh, en tout état de cause, le gouvernement est déterminé à atteindre les principaux objectifs socioéconomiques pour mémoire, création de plus de 1,6 mil- lion d'emplois, taux de pauvreté ramené à 2%, taux de population rurale ayant accès à l'eau potable de 86%...
C'est dire aussi qu'en 2012 et les années qui s'ensuivront verront la poursuite par le gouvernement de l'application des six groupes de mesures fondamentales sur les politiques financière, monétaire et des prix, la restructuration de l'économie nationale, ainsi que l'amélioration de l'efficience de la program- mation comme des prévisions socioéconomiques.
Au titre des politiques financière et des prix, le ministre du Plan et de l'Investissement a affirmé qu'au lieu de prendre des mesures d'intervention administrative sur le marché monétaire, la Banque d'État du Vietnam contrôlera le rythme de croissance des encours de moyens de paiement et du crédit afin qu'ils demeurent raisonnables. Il s'agira également de parvenir à une baisse des taux d'intérêt bancaires sur le marché, et de privilégier concurremment le crédit pour le secteur agricole et rural, les petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises exportatrices et celles de l'industrie auxiliaire.
Concernant le marché des devises, le gouvernement demandera à la Banque d'État du Vietnam d'en améliorer le cadre juridique afin que ce marché puisse être géré de manière souple mais effective suivant la confrontation de l'offre et de la demande. Cela permettra d'assurer la liquidité du marché, d'améliorer la balance nationale des paiements ainsi que d'augmenter les réserves de devises.
Le point particulier à souligner pour 2012 tient à un renforcement accru de l'administration, de la gestion, de la supervision et du contrôle du marché financier, outre une veille sur son ouverture et sa transparence, par les ministères et services compétents, à commencer par les marchés obligataire et des valeurs, ainsi que les secteurs de l'assurance et de l'immobilier.
Enfin, pour Bùi Quang Vinh, la restructuration de l'économie nationale demeure une grande cause à mener absolument, "une tâche très importante mais aussi très complexe" qui devra être réalisée sur le long terme suivant les feuilles de routes précises établies pour tous les secteurs et segments concernés, ainsi que dans chaque localité.
"En 2012, le gouvernement et les ministères, services et localités se consacreront à une réestimation de la structure et de la rentabilité des activités de chaque secteur et domaine afin de pouvoir élaborer des projets d'une restructuration générale de l'économie nationale, ainsi que de chaque secteur et segment de cette dernière", a conclu le ministre du Plan et de l'Investissement.
Hông Nga/CVN
16/10/2011