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Les bons plats des jeunes diplômés du Centre de formation professionnelle de Hanoï (filière cuisine). |
Fermez les yeux. Imaginez que vous avez faim, très faim même et que là, devant vous, sur une grande table, s’étalent des kyrielles de plats, tous plus alléchants les uns que les autres… Des salades de concombres et de tomates aromatisées au citron, des lamelles de veau accompagnées de minuscules galettes soufflées, des filets de bœuf au poivre noir, du poisson au gingembre cuit à la vapeur, du poulet rôti… Le festin peut commencer ? Eh bien non, car ce n’est pas d’un festin à proprement parler qu’il s’agit, mais d’une séance de fin d’études - eh oui ! - qui a lieu, comme tous les trois mois, au Centre de formation professionnelle pour les chômeurs de Hanoï, celui qui se trouve rue Trung Kinh.
Tous chômeurs, les apprentis de monsieur Chiên sont réunis autour de la table pour commenter les techniques culinaires qu’ils ont mises en œuvre. C’est qu’en trois mois, ils en ont appris, des choses, et d’abord à élaborer des plats raffinés, aussi bien asiatiques qu’occidentaux. Des plats qui - ils en sont sûrs - leurs ouvriront les portes des plus grands restaurants, côté cuisine il est vrai, mais qu’à cela ne tienne: c’est ainsi et pas autrement qu’ils entendent briller désormais.
«Je suis chef cuisinière, maintenant», s’exclame-t-elle. «Vous vous rendez compte? C’est incroyable. Il y a trois mois, je ne savais presque rien faire, et maintenant, je suis non seulement capable de suivre des recettes très élaborées, mais aussi d’en créer moi-même! Et ça, c’est vraiment à monsieur Chiên que je le dois. C’est un formateur hors pair !», témoigne Khanh Linh, fraîchement diplômée du centre, qui est prête à en remontrer aux plus grandes toques de la capitale.
Résoudre le chômage
Les cours professionnels de la cuisine offrent une chance aux chômeurs. |
Photo : Lê Lâm/VNA/CVN |
Tout est gratuit au Centre de formation professionnelle. Ainsi en a-t-il été décidé, de façon à donner une chance aux chômeurs de longue durée. Trois filières leur sont proposées: la cuisine, la préparation des cocktails et la réparation des articles électroménagers. À l’issue de leur formation, ils peuvent donc postuler dans des restaurants, des bars ou des magasins d’électroménager.
«Pour la filière cuisine, on forme à peu près 2.000 chômeurs par an», nous indique monsieur Chiên. «L’idée, c’est de leur donner un bagage qui va leur permettre ensuite de travailler dans des restaurants. Ce qui est bien, en tout cas pour eux, c’est que c’est une formation qui est entièrement financée»
Parmi les apprentis cuisiniers, on trouve quelques femmes enceintes. C’est le cas de Nguyên Thi Ngân, qui habite l’arrondissement de Hà Dông. «Je suis très heureuse d’avoir pu participer à cette formation», nous confie-t-elle. «En trois mois, j’ai appris énormément de choses, non seulement sur le plan culinaire, mais aussi en termes de politiques pour les chômeurs de longue durée. Oh et puis, ce qui est bien, c’est que comme ça, mon enfant mangera bien : je saurai comment le nourrir!»
Tous les deux mois, le centre de formation professionnelle accueille de nouveaux apprentis dans sa filière cuisine. Il y a des chômeurs, bien sûr, mais aussi des travailleurs qui ont tout simplement envie de s’initier aux joies de la gastronomie. Plus d’informations? C’est sur https://www.vieclamhanoi.net.
Ne dit-on pas que les progrès de la civilisation vont de pair avec ceux de la cuisine ? Pour celles ou ceux qui en douteraient encore…