Les poissons tra et basa passent outre aux difficultés

La qualité des poissons tra et basa s'affirme auprès des importateurs étrangers, un point particulièrement positif pour les entreprises nationales. En revanche, elles vont devoir se consacrer désormais à la protection de la marque de leurs produits.

Les poissons tra et basa vietnamiens, ceux du delta du Mékong en particulier, sont estimés comme les poissons d'élevage les plus vendus dans le monde en étant présents dans plus de 130 pays et territoires.

Ces 10 dernières années, le volume de leur exportation a augmenté de 50 fois, et leur chiffe d'affaires sur ce segment, de 65 fois. Si cette année il faut compter avec la crise, le chiffre d'affaires des 3 premiers mois ayant fortement chuté, ce secteur prend un nouveau souffle depuis que l'Inde et l'Italie ont modifié leurs normes de qualité pour cette catégorie de poisson.

En effet, le gouvernement italien a affirmé il y a peu qu'il n'y avait aucun risque avec les poissons tra et basa du Vietnam sur la base des résultats d'analyses toxicologiques menés et qui se sont avérés négatifs. "L'Italie et plus généralement l'Union européenne, n'appliquent pas de mesures destinées à limiter les importations de ce produit", a déclaré Romano Marabelli, directeur du Département de médecine vétérinaire, de nutrition et de sécurité alimentaire du ministère du Travail, de la Santé et des politiques sociale de l'Italie.

De nombreuses portes à ouvrir pour les exportations

"Le premier lot de poissons tra destiné à la Russie a été expédié fin avril après que ce pays ait décidé à nouveau d'autoriser ce type de produit sur son territoire", a rappelé Duong Ngoc Minh, chef du Comité de coordination des exportations de poissons tra vers la Russie. Depuis le début de cette année, les exportations de ces poissons dans ce pays ont atteint 15.000 tonnes. Et ce mois, elles continuent de croître de 2.000 tonnes. Avec cette évolution, le Vietnam est "optimiste" quant à une reprise des ventes de segment de son aquiculture sur ses marchés habituels, mais aussi sur d'autres nouveaux. Lors d'une foire des produits aquatiques vietnamiens (Vietfish), le Vietnam et la Russie ont discuté des mesures propres pour instituer une coopération diversifiée dans ce secteur.

Le prix de vente aussi est plus satisfaisant. Mais les entreprises se préoccupent davantage de leur capacité de répondre aux commandes au niveau des matières premières et, davantage encore, à la qualité de leurs produits. Ainsi, la Russie a donné une alerte sur la qualité de 16 lots en 2007, et de 38 lots en 2008. Autre problème : le delta du Mékong comprend 168 entreprises exportatrices de produits aquatiques mais seulement 57 d'entre elles ont une unité ou un accès à une entreprise de transformation, ce qui est insuffisant et engendre des problèmes de traçabilité des produits. Aussi, le comité impose davantage de rigueur et ce sur toutes les étapes de la chaîne de production, y compris sur les contrats d'exportation, les délais de livraison, les prix pratiqués.

Minh Huê/CVN

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