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Le curé d'Illiers-Combray (Eure-et-Loire), Olivier Monnier, célèbre la messe seul devant des fidèles connectés, le 3 avril. |
La perte nette de l'Église en 2020 est estimée à 90 millions d'euros, soit une baisse de 17% sur un an de ses ressources totales. Cet effondrement, présenté comme un "choc financier" a été principalement causé par la fermeture totale ou partielle des lieux de culte, pendant les confinements, qui a privé l'Église de ses principales sources de revenu comme la quête ou le "casuel", versé pour les cérémonies, a précisé la CEF lors de la présentation de son bilan financier annuel.
Les finances générales de l'Église étaient jusqu'ici relativement stabilisées avec, à titre de comparaison, un léger repli de 1,6% des ressources enregistré en 2019 et de 0,5% en 2018. Aujourd'hui un tiers des 90 diocèses de France sont dans des situations "compliquées", dont 15 "dans des situations fragiles", estime la CEF dans son rapport annuel. Pour atténuer les effets de cette crise ponctuelle, l'Église de France mise d'abord sur un sursaut de générosité de ses fidèles lors d'un grand appel aux dons de Noël.
Elle a par ailleurs bénéficié de 5 millions d'euros d'aide de l'État au titre de l'activité partielle de ses 8.000 salariés. Pour 2021, les premiers contours d'une cure de rigueur ont également été esquissés. "On va rationaliser, on va vendre un peu plus, certaines paroisses vont devoir vendre des actifs notamment immobiliers", a averti lors d'une conférence de presse Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la CEF en charge des finances.
Il a également évoqué le report ou l'annulation de certains projets des paroisses, notamment de soutien de communautés à l'étranger. En revanche, il exclut tout impact sur l'allocation des prêtres. Appuyée par la CEF, une partie de la communauté des catholiques de France s'est fortement mobilisée en novembre pour obtenir une réouverture des églises au public en décembre.
Entre mars et mai 2020, avec la fermeture totale des églises, la CEF a estimé à 60 millions d'euros l'impact du premier confinement et 30 millions pour le deuxième. "C'est une estimation, nous ne sommes pas Google nous ne remontons pas nos résultats en temps réel", a toutefois nuancé le financier de la CEF.
AFP/VNA/CVN