"La Conférence générale (qui réunit l'ensemble des États membres, ndlr) décide de l'admission de la Palestine comme membre de l'UNESCO", dit la résolution adoptée par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre, parmi les pays présents le 31 octobre au siège de l'UNESCO à Paris. "L'entrée de la Palestine porte le nombre d'États membres de l'UNESCO à 195", a déclaré l'organisation dans un communiqué.
La quasi-totalité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l'adhésion des Palestiniens, de même que la France qui avait pourtant émis de sérieuses réserves ces derniers jours sur la démarche palestinienne.
Le président palestinien Mahmoud Abbas avait solennellement demandé le 23 septembre à l'ONU de reconnaître l'État palestinien. Cette demande doit être examinée le 11 novembre par le Conseil de sécurité, où elle pourrait être frappée d'un veto américain.
Les États-Unis, l'Allemagne et le Canada ont voté contre, tandis que parmi les Européens, l'Italie et le Royaume Uni se sont abstenus.
"Ce vote permettra d'effacer une infime partie de l'injustice faite au peuple palestinien", a déclaré devant la Conférence générale le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki.
Il a assuré que la demande palestinienne était déconnectée de ses démarches à l'ONU à New York et précisé que les Palestiniens avaient besoin de l'aide de l'UNESCO pour protéger leur patrimoine historique et culturel.
Cette admission palestinienne embarrasse particulièrement les Américains, qu'elle place dans une position délicate vis-à-vis de l'UNESCO. La pleine adhésion des Palestiniens, qui bénéficiaient jusqu'à présent du statut d'observateur, devrait provoquer l'arrêt immédiat de leur contribution financière à l'organisation, soit 70 millions de dollars et 22% de son budget.
Dans un entretien le 28 octobre, la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, admettait que l'organisation devrait probablement réduire la voilure.
AFP/VNA/CVN