Le "sociologue, politicien et poète", comme il se définit lui-même, a remporté 1.007.104 voix, dépassant largement le quota des 885.882 suffrages requis (soit 50% des voix + 1) dans le système électoral irlandais, selon le décompte officiel.
"Je suis vraiment content de cette large victoire", a déclaré Michael D. Higgins, le plus expérimenté et le plus âgé (70 ans) des sept candidats en lice pour succéder à Mary McAleese, au pouvoir depuis 14 ans. "Cela me permettra d'être le président de tous".
Le comptage des voix pour cette élection est traditionnellement long en raison de la complexité du mode de scrutin : les électeurs classent les candidats par ordre de préférence et leurs voix sont reportées jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la majorité absolue.
La victoire d'Higgins ne faisait toutefois plus de doute depuis le 28 octobre, ses deux principaux concurrents, l'homme d'affaires Sean Gallagher et Martin Mc-Guinness, vice-Premier ministre nord-irlandais, ayant reconnu leur défaite dès le lendemain du scrutin.
Le Premier ministre Enda Kenny a salué le choix clair fait par les Irlandais, jugeant que Higgins serait "un président remarquable".
Ancien ministre de la Culture et président du Labour, parti membre de la coalition au pouvoir, Higgins, que les enquêtes d'opinion donnaient 15 points en arrière de Sean Gallagher, a réussi une remontée spectaculaire dans la dernière ligne droite.
Selon un nouveau sondage, 28% des votants ont changé d'avis dans les derniers jours de la campagne, et sur ce nombre, 58% ont abandonné la candidature de Gallagher au profit de celle de Michael D, comme on le surnomme dans son pays.
Michael D. Higgins, qui a mené de front sa carrière politique avec ses activités de professeur de sociologie et de poète, sera le 9e président de la République d'Irlande, un rôle essentiellement symbolique.
Le nouveau chef de l'État, qui a promis de "rendre leur fierté" aux Irlandais, va toutefois prendre les rênes du pouvoir dans une période très difficile où le gouvernement doit mener à bien le redressement d'un pays ruiné par la crise.
AFP/VNA/CVN