L'ONU sur les lieux du massacre en Syrie

Les observateurs de l'ONU sont finalement arrivés le 8 juin sur les lieux du massacre d'Al-Koubeir en Syrie, où l'escalade de la violence a poussé les Occidentaux à œuvrer pour des sanctions aux Nations unies contre la Syrie.

De gauche à droite : l'émissaire international Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le président de l’Assemblée générale, Narrie Abulaziz Al-Nasser, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Dr. Nabil El-Araby, le 7 juin à New York. Photo : AFP/VNA/CVN


Le 6 juin, 55 personnes dont des femmes et enfants ont été tuées à Al-Koubeir, un hameau de la province de Hama (Centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Dans l'après-midi, les observateurs de l'ONU "se sont rendus au village (voisin) de Maarzaf où les victimes ont été enterrées, puis à Al-Koubeir", a dit un militant à Hama, Abdel Karim al-Hamoui.
À New York, l'ONU a confirmé leur arrivée "pour enquêter sur place" mais souligné qu'aucun détail ne serait donné avant "le retour des équipes à leur base".
Après ce massacre, le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que M. Assad avait "perdu toute légitimité" et déploré que des armes lourdes, des balles perforantes et des drones aient été utilisés contre les observateurs depuis le début de leur mission à la mi-avril.
Avant Al-Koubeir, 108 personnes avaient été massacrées le 25 mai à Houla (Centre). Les autorités avaient aussi nié toute implication mais un responsable de l'ONU avait dit que des soupçons pesaient sur les partisans du régime.
Face à l'escalade, Washington, Paris et Londres préparent un projet de résolution au Conseil de sécurité incluant une menace de sanctions contre la Syrie, selon des diplomates. Mais cette résolution risque fortement d'être bloquée comme dans le passé par Pékin et Moscou.
"Il y aura une initiative dans les jours prochains pour parvenir à un vote qui inclurait (...) des sanctions", a dit un diplomate. "Nous espérons que les Russes ne s'y opposeront pas et les Chinois sont assez ouverts", a estimé un autre.
Les États-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions unilatérales à Damas.
Dans ce contexte, l'émissaire international Kofi Annan a répété sa demande d'accroître la pression sur le gouvernement syrien pour que son plan de paix soit mis en œuvre, à l'occasion d'une rencontre avec la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton à Washington.

Nuage de fumée depuis la ville de Hirak (province de Daraa au Sud de la Syrie), le 7 juin. Photo : AFP/VNA/CVN


Dans un nouvel effort de trouver une issue au conflit qui risque de dégénérer en guerre civile, des discussions sont en cours pour mettre en place un nouveau groupe de contact international, qui inclura des pays ayant une influence sur le régime et sur l'opposition.
Le président François Hollande a condamné "la poursuite constante de la répression sanglante" en Syrie, le 8 juin lors d'une conversation téléphonique avec son homologue libanais Michel Sleimane, selon un communiqué de l'Élysée.
Pour leur part, La Russie et les États-Unis ont trouvé "des points de contact" concernant le règlement syrien, a déclaré le 8 juin le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov à l'issue de consultations russo-américaines à Moscou.
Dans le même temps, les opérations de répression et les combats entre soldats et opposant qui se sont intensifiés dans la capitale, ont encore fait 26 morts le 8 juin à travers le pays, en majorité des civils, selon l'OSDH.
Plus de 13.400 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées en près de 15 mois de révolte réprimée dans le sang, selon l'OSDH.

AFP/VNA/CVN

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