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Issiaka Ouattara (centre), le porte-parole des soldats mutins, s'adresse aux journalistes après avoir négocié avec le ministre de la Défense, le 7 janvier à Bouaké. |
Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé "croire à la sincérité de leurs paroles" et s'est dit certain qu'ils seront désormais des "militaires exemplaires", lors de cette cérémonie dont des images ont été diffusées la télévision nationale.
Organisée sans la présence de la presse, l'évènement se voulait visiblement un point final au mouvement de protestation de l'ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est au bord de l'implosion et est très durement touché par l'effondrement des cours cacao qui ont vidé les caisses de l'État, comme l'a rappelé le président.
"Nous présentons nos excuses pour les différentes situations que nous avons connues (..) nous renonçons définitivement à toute revendication d'ordre financière (...) nous prenons l'engagement solennel de nous ranger et de nous mettre aux ordres de la République", a affirmé un porte-parole des mutins présenté comme le sergent Fofana. Il qui a ensuite salué militairement le président en signe d'allégeance.
Ces mutins qui réclamaient surtout 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) avaient obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros) et devaient toucher le reste à partir du mois de janvier, avait appris l'AFP auprès des mutins. Le gouvernement a lui toujours refusé de divulguer le contenu des négociations. Le relatif succès des mutins avait fait tache d'huile dans toutes les forces de sécurité et même dans l'administration, tout en choquant nombre d'Ivoiriens dont une grande partie vit dans la pauvreté.
Rappelant à plusieurs reprises avoir été "meurtri par les événements", le président Ouattara a ensuite pris la parole soulignant que la stabilité de la Côte d'Ivoire (avait) été mise à mal (...) et que les événements avaient "effrayé les Ivoiriens, ceux qui veulent investir et visiter le pays".
"La Côte d'Ivoire traverse des moments très, très difficiles", a-t-il précisé soulignant que la chute du prix du cacao avait fait perdre "près d'un milliard d'euros" au pays et que le budget de l'État avait subi une "perte sèche de 150 milliards de francs CFA (230 millions d'euros)". Se posant en "père de la Nation", il a néanmoins promis malgré ces difficultés budgétaires "l'amélioration des conditions de vie et de travail" des militaires. "Je veux que nous puissions bâtir une armée républicaine. Je suis sûr que vous serez des militaires exemplaires (...) que votre loyauté à l'égard de la Nation ne fera plus jamais défaut", a-t-il conclu.
AFP/VNA/CVN