>>La victoire de Macron, largement anticipée, laisse les marchés quasiment de marbre
>>France : Macron poursuit ses consultations pour former un gouvernement
François Hollande (3e à droite) fait ses adieux au gouvernement, le 10 mai à Paris. |
Dans la soirée, après la proclamation officielle par le Conseil constitutionnel de l'élection d'Emmanuel Macron, Bernard Cazeneuve a officiellement remis sa démission et celle de son gouvernement, comme le veut la tradition républicaine.
Dans un courrier publié par l'Élysée, le président François Hollande a pris acte de cette démission, demandant au Premier ministre "d'expédier les affaires courantes jusqu'à la formation du nouveau gouvernement", attendue en début de semaine prochaine.
Lors de son dernier Conseil des ministres, M. Hollande "a voulu dire tout le plaisir qu'il a eu à travailler avec les trois Premiers ministres" et leurs gouvernements, a rapporté Stéphane Le Foll après ce dernier rendez-vous autour de la grande table du salon Murat de l'Élysée.
Le président a estimé que "le dialogue social avait été un sujet, un marqueur très fort" de son quinquennat, ajoutant qu'"à chaque fois qu'on l'oubliait cela pouvait coûter cher", a indiqué le porte-parole du gouvernement, alors qu'Emmanuel Macron entend légiférer par ordonnances cet été sur le droit du travail.
Le Conseil des ministres s'est terminé avec "un moment d'applaudissement debout de l'ensemble du gouvernement", "moment très fraternel", selon M. Le Foll.
La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, a décrit de son côté un "moment à la fois solennel, grave, mais qui n'est pas triste, parce qu'on sait que de toute façon le travail accompli, on en est fier".
Elle a exprimé "le sentiment" que "quelque chose continue, avec un nouvel élan qui est donné avec le nouveau président de la République, qui va continuer un certain nombre d'actions et puis apporter un nouveau souffle sur d'autres sujets".
Comme de coutume, François Hollande s'était auparavant entretenu avec Bernard Cazeneuve avant de présider un conseil restreint de défense, devenu habituel tous les mercredis, alors que la menace terroriste reste persistante et la France toujours sous état d'urgence.
"C'était aussi une transmission"
Il s'est rendu ensuite au Jardin du Luxembourg pour les commémorations de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, auxquelles assistait également Emmanuel Macron.
Lors de ce qui devrait rester comme son dernier discours officiel comme chef de l'État, François Hollande a jugé "plus que jamais nécessaire de faire la paix des mémoires", invitant son successeur à "porter" à son tour ce message.
François Hollande (gauche) et Emmanuel Macron, le 10 mai au Jardin du Luxembourg pour les commémorations de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. |
François Hollande (gauche) et Emmanuel Macron, le 10 mai au Jardin du Luxembourg pour les commémorations de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Photo : AFP/VNA/CVN |
C'était la seconde fois depuis l'élection du leader d'En Marche! que les deux présidents se retrouvaient côte à côte pour une commémoration officielle, après celle du 8 Mai 1945, et avant la passation des pouvoirs dimanche 14 mai.
"C'était aussi une transmission", a commenté l'actuel chef de l'État, à l'issue de la cérémonie, estimant notamment qu'Emmanuel Macron aurait "l'occasion de poursuivre" ce qu'il a engagé.
Quant à son avenir personnel, François Hollande a indiqué que, s'il en avait "fini avec les cérémonies comme président de la République", "nul ne peut se mettre à l'écart" de la politique.
"Je me suis posé cette même question, qui revient sans cesse: comment puis-je être utile à mon pays ? Eh bien, c'est à cette question que je vais répondre maintenant, en réfléchissant, en travaillant, en produisant et en intervenant quand ça me paraîtra utile", a-t-il ajouté.
Jeudi 11 mai, le chef de l'État enchaînera les réunions de travail pour boucler les derniers dossiers et préparer la transmission. Vendredi 12 mai, il recevra l'ensemble du personnel de l'Élysée, qui, depuis des jours, s'emploie à faire place nette au nouveau locataire des lieux.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron travaille dans son QG du XVe arrondissement dans la plus grande discrétion à la formation de son gouvernement.
L'ancien ministre de l'Économie doit nommer lundi 15 mai son Premier ministre et annoncer le lendemain la composition de l'exécutif, qui devrait compter une quinzaine de ministres et un nombre encore indéterminé de secrétaires d'État.
Trois Premiers ministres se seront succédé à Matignon pendant le quinquennat Hollande : Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et enfin Bernard Cazeneuve durant les six derniers mois du quinquennat.
AFP/VNA/CVN