Le conseil d'administration de l'Icann a approuvé à sa grande majorité le lancement des noms de domaine utilisant des noms d'entreprise ou des marques. Cette réforme est également ouverte aux collectivités, comme les régions ou les villes qui pourront utiliser leur nom comme une "marque".
De grands groupes, comme Apple, Toyota et BMW pourront ainsi, contre paiement, lancer des sites à leur nom se terminant par ".apple" ou ".toyota". "Il s'agit du plus grand changement concernant les noms de domaine depuis la création de dotcom (.com) il y a 26 ans" , a assuré Theo Hnarakis, directeur de Melbourne IT Digital Brand Services, société spécialisée dans les services Internet, basée en Californie.
Les entreprises vont pouvoir soumettre leur demande à partir du 12 janvier 2012, pendant un délai de 90 jours, a indiqué Rod Beckstrom, directeur général de l'Icann. Elles devront y joindre un chèque de 185.000 dollars (130.200 euros). "Les premiers dossiers pourraient être acceptés à la fin 2012" , a-t-il ajouté. Selon lui, environ 120 entreprises ou collectivités ont déjà manifesté publiquement leur intérêt. "On y trouve les propriétaires de grandes marques, quelques grandes sociétés internationales, de grandes marques, des villes, des régions et d'autres types de communautés" , a ajouté M. Beckstrom. Les dossiers déposés par des particuliers ne seront pas pris en considération, a précisé l'Icann.
Pour le président de l'Icann, Peter Trush, c'est "une énorme occasion pour les gens de prendre le contrôle de leur marque et de la développer à leur façon".
Le conseil d'administration de l'Icann a voté à 13 voix pour et 1 contre en faveur de cette réforme, deux membres s'étant abstenus, a indiqué un porte-parole.
Pour George Sadowsky, le seul membre ayant voté contre ce changement, "ce n'est pas la mission de l'Icann d'influencer le choix de vainqueurs ou de perdants dans de telles compétitions, et c'est implicitement ce que nous faisons" .
Les entreprises qui en bénéficieront le plus sont "les grandes marques avec un marketing clair et une stratégie orientée vers le client leur permettant d'exploiter leur nom de façon compétitive" , a ajouté M. Hnarakis. "Les marques doivent agir maintenant afin de se porter candidates pour utiliser ces noms de domaine dans la mesure où le processus n'est pas aussi simple que pour une adresse en .com. C'est un processus complexe qui nécessite un investissement" , a-t-il ajouté.
Selon Adrian Kinderis, directeur général de AusRegistry International, chargée d'enregistrer les noms de domaine, cette réforme va permettre aux entreprises de protéger leur marque déposée dans le cyberespace.
Sébastien Bachollet, l'un des membres du conseil d'administration, qui était favorable à la proposition, estime cependant que "des gens vont trouver que les nouveaux noms de domaine peuvent porter à confusion". "Je suis sûr que nous avons les moyens pour que cette période d'inquiétude soit la plus courte possible" , a-t-il cependant ajouté.
AFP/VNA/CVN