Italie : des lycéens de Rome produisent de l'électricité à coups de pédales

Juchés sur des vélos d'intérieur alignés comme dans une salle de gym, Luca et ses camarades pédalent en fixant l'écran plasma qui affiche en temps réel l'électricité produite par leurs coups de pédales et destinée à diminuer l'empreinte carbone de leur lycée.

La "salle de l'énergie" est installée dans un des petits pavillons couleur brique entourés d'oliviers, de pins et de lauriers-rose de l'Institut G.

Vallauri, un lycée technique de la périphérie est de Rome. "J'ai pédalé plus que tous les autres, et j'ai produit 1,5 kW, soit de quoi alimenter le téléviseur de la salle pendant cinq heures" , dit en riant Luca, un garçon longiligne aux boucles brunes qui a projeté et conceptualisé le logiciel du projet, sur lequel il a travaillé pendant un an et demi. Mais le cerveau de "L'école à pédales" est Oscar Santilli, enseignant et architecte d'une soixantaine d'années. "C'est un projet didactique qui vise à l'amélioration et au renforcement de la connaissance des questions énergétiques, tout en contribuant à la solution des problèmes environnementaux" , explique le jovial professeur. "Il s'agit d'une sorte de cheval de Troie didactique : nous les enseignants, nous devons toujours trouver des façons pour intriguer et attiser la curiosité des élèves" , explique-t-il. Et ça marche, si l'on s'en tient au témoignage de Luca : "J'ai appris la valeur du watt! Je prends davantage mon vélo et les transports publics pour me déplacer, j'évite de prendre la voiture. Ça m'a pas mal sensibilisé" , reconnaît-il.

Le principe est simple : les watts sont produits et accumulés dans la "salle d'énergie" , chaque élève disposant d'une carte à puce comptabilisant son crédit, et sont ensuite consommés dans l'école. "Si un professeur veut projeter un documentaire sur DVD, ils demandent à ses élèves s'ils ont des watts : c'est un cercle vertueux" , observe Oscar Santilli. Et pour motiver les élèves à pédaler, des récompenses sont offertes par des sponsors : billets pour des matches de foot de l'AS Roma, places de cinéma, crédits pour acheter de la musique en ligne...

La modernité des installations est aussi un plus pour inciter les élèves à participer : spinning bikes professionnelles, stéréo dernier cri, design moderne...

La province de Rome a contribué à hauteur de 25.000 euros, "mais c'est surtout grâce au volontariat de collègues et anciens élèves que ce projet a pu être réalisé" , tient à souligner le Pr Santilli, qui précise que "le projet débutera vraiment en octobre, même si les élèves tournent déjà un film qui sera mis en ligne sur YouTube" .

Une perspective qui réjouit le proviseur du lycée, Massimo Di Segni : "Les idées folles plaisent, surtout dans le domaine énergétique" . Il met aussi l'accent sur "la solidité de ce projet à dominante culturelle, qui vise à promouvoir l'idée d'une consommation vertueuse de l'énergie". "Le but est d'exporter ce projet dans d'autres écoles. La province de Rome prévoit déjà d'installer des panneaux solaires sur toutes les écoles, du coup c'est une valeur ajoutée à toutes ces initiatives" , s'enorgueillit cet homme aux cheveux poivre et sel.

AFP/VNA/CVN

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