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De nombreux tables rondes et ateliers se sont déroulés dans le cadre des 50es Assises de la presse francophone tenues du 9 au 11 janvier à Dakar, au Sénégal. |
Photo : UPF Sénégal/ CVN |
Durant les trois jours de travail intensif, les participants ont débattu d’un large éventail de sujets, allant de la place et du rôle des médias en temps de guerre aux tendances technologiques au détriment de la qualité de l'information, avant de conclure sur la manière de concilier la liberté de la presse et la responsabilité des médias dans la préservation de la paix et de la sécurité.
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a souligné le rôle des journalistes et des médias qui, selon lui, "doivent plus que jamais tenir haut le flambeau qui éclaire et guide l’humanité" vers la paix et la sécurité, surtout dans le contexte des récents événements perturbateurs tels que "la fureur des armes, la pandémie de COVID-19, les inégalités, le recul des vertus démocratiques…".
Face à toutes ces circonstances défavorables à la stabilité, les discussions inscrites dans le cadre des 50es Assises de l’UPF ont continué d’explorer et d'analyser de manière multidimensionnelle les responsabilités des journalistes dans le but de "féconder la paix et la sécurité". "Le monde doit être meilleur avec la meilleure presse possible", a affirmé Abdoulaye Thiam, président de l’UPF, section sénégalaise.
Les débats se sont articulés autour des questions majeures auxquelles les journalistes doivent faire face actuellement. "Désinformation, manipulation, populisme, démagogie, propagande, toutes les tares qu’on pourrait coller à notre époque contemporaine, se dressent face aux communautés, un peu partout dans le monde", a remarqué Madiambal Diagne, président international de l’UPF, avant de souligner qu’"il faut le dire tout haut, les médias ont une obligation et un rôle non négligeable à jouer dans la préservation de la paix et de la sécurité". C’est également la raison pour laquelle le thème de cette 50e édition se penche sur cette relation étroite : "Médias. Paix. Sécurité".
Photo : UPF Sénégal/CVN |
"La paix, un atout vital pour tous"
Au cours des deux grandes tables rondes et des ateliers axés sur les médias en temps de guerre ainsi que sur la conciliation entre la liberté de la presse et la responsabilité, les intervenants, des reporters-journalistes chevronnés, ont partagé leurs expériences personnelles dans des contextes militaires et ont discuté des dangers auxquels sont confrontés les journalistes.
Rurangwa Jean-Marie Vianney, rédacteur en chef à la Télévision rwandaise, a souligné les moyens pour "échapper à toutes les tentatives de manipulation", tout en maintenant constamment "l’objectivité" dans les informations recueillies sur le terrain. "Il est essentiel de dire la vérité sous toutes ses formes", a-t-il souligné.
Dans le cadre de ces discussions captivantes, des journalistes francophones de divers continents ont partagé leurs réflexions, enrichies par leur expérience personnelle, en témoignant des situations chaotiques en
Ukraine, dans la bande de Gaza ou en Afrique. Wilson Fache, journaliste indépendant belge récemment lauréat du prix Albert Londres 2023, a évoqué "l’accès limité pour les journalistes" et le "contrôle des médias" exercé par les deux parties en conflit. Sadibou Marong, directeur du bureau Reporters Sans Frontières (RSF) à Dakar, s'est dit "inquiet" pour les journalistes travaillant dans la région du Sahel, confrontée au terrorisme.
"J’ai eu la chance de recueillir des témoignages intéressants de nos collègues au-delà de l’Afrique de l'Ouest, qui ont partagé leur approche des actualités dans les zones de conflit", a constaté Edem Gadegbeku, venu du Togo. "Notre continent, et notamment les pays sahéliens, est confronté depuis des années aux risques du terrorisme, un sujet important que nous abordons", a souligné le journaliste togolais.
"Face aux différentes menaces terroristes, nous en appelons aux journalistes francophones à faire preuve d’un sens aigu de responsabilité afin d’éviter les manipulations malsaines et la désinformation massive. Car, rappelons-le, ce sont les médias qui construisent la paix", a souligné Amadou Ba, Premier ministre sénégalais.
Technologies - outil à double tranchant
À l’ère numérique, l’apparition de nouvelles technologies, notamment celle de l’intelligence artificielle (IA), a bouleversé le monde et la presse n’en est pas exclue. Comment la technologie et les réseaux impactent-ils le métier journalistique de nos jours ? Ces questions ont également été abordées à cette occasion, surtout que les réseaux sociaux, désormais incontournables, ont démultiplié la quantité, parfois au détriment de la qualité des informations.
Photo : CTV/CVN |
"Je ne suis pas addict à la technologie, mais il nous faut être conscients qu’avec l’évolution, cet outil ne peut pas être ignoré", a partagé Bogdan Oprea, professeur de la Faculté de journalisme et des sciences de la communication à l’Université de Bucarest. Cet enseignant-journaliste roumain a apprécié d’une part "les avantages procurés par les outils numériques dans la rédaction journalistique, le montage des vidéos ou la recherche des documents” et s’est désolé d’autre part de leurs “aspects négatifs". "L’intelligence artificielle et les réseaux sociaux propagent une grande quantité de désinformations, et certains les utilisent à des fins de manipulation des médias", a expliqué M. Oprea. Sans oublier pour autant que "c’est aussi grâce à l’IA et aux technologies que l’on vérifie les informations, à travers le fact-checking".
La 50e édition des Assises de l’UPF a été couronnée de succès avec la richesse des interventions de nombreux journalistes francophones venus des quatre coins du monde. Face aux profondes mutations du monde, cet évènement a réaffirmé et valorisé le rôle des journalistes, considérés comme les vrais militants de la vérité, et les médias sont effectivement "une boussole lucide pour le règne de la raison basée sur les faits et rien que les faits", a conclu le président international de l’UPF, Madiambal Diagne.
Les prochaines assises seront prévues en 2026 au Gabon, mais d’ici là, l’UPF sera présente au prochain Sommet de la Francophonie et aux Jeux Olympiques, qui se tiendront tous deux à Paris cette année.
Hông Anh/CVN