>>Washington apaise les tensions avec Bagdad, après des critiques sur son armée
>>L'EI a exécuté 217 personnes à Palmyre et aux environs en 9 jours
Une semaine après avoir conquis Palmyre, dans le centre de la Syrie, "l'EI a tué par balles, devant une foule rassemblée dans le théâtre romain de Palmyre, 20 hommes" accusés d'avoir combattu au côté du régime de Bachar al-Assad, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'EI s'est emparé de Palmyre le 21 mai, après un assaut sanglant qui avait duré neuf jours. Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de sources en Syrie, l'EI a depuis exécuté au moins 217 personnes, dont 67 civils, dans la ville et ses alentours.
La cité antique de Palmyre en Syrie. |
Le directeur des Antiquités syriennes a dit craindre que les exécutions dans la cité antique ne présagent de destructions sur ce site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. L'EI a vandalisé plusieurs sites archéologiques dans la région, s'en prenant particulièrement aux anciens lieux de cultes jugés idolâtres.
L'EI multiplie les exactions et atrocités dans le "califat" qu'il a autoproclamé sur les zones qu'il contrôle, à cheval entre la Syrie et l'Irak. De l'autre côté de la frontière, les forces irakiennes soutenues par des milices chiites tentaient mercredi d'encercler les jihadistes à Ramadi avant d'y donner l'assaut.
Les autorités irakiennes ont promis de reprendre Ramadi, capitale d'Al-Anbar, la plus grande province d'Irak. La prise de cette ville le 17 mai par les jihadistes, après une retraite chaotique des forces gouvernementales, a constitué un important revers. Bagdad et l'allié américain ont dû revoir leur stratégie, jusque-là tournée vers la création d'une force sunnite pour chasser l'EI de ses bastions.
Un millier de recrues d'une nouvelle unité sunnite se sont néanmoins vu remettre officiellement leurs armes à la base d'Habbaniyah, lors d'une cérémonie mercredi 27 mai.
L'EI contrôle la majorité de la province sunnite d'Al-Anbar où il a commencé à prendre du terrain dès janvier 2014, cinq mois avant l'offensive fulgurante qui lui a permis en juin de s'emparer d'autres vastes régions à l'est et au nord de Bagdad.
Couper le ravitaillement
Dans le cadre de l'opération lancée mardi 26 mai, quelque 4.000 hommes -soldats, policiers, miliciens chiites, et membres de tribus sunnites- se sont dirigésvers Ramadi, située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.
Les forces irakiennes et les milices "ont pris le contrôle total des quartiers d'Al-Taech et d'Al-Hmeyrah", dans le sud de Ramadi, et sont entrées dans le campus de l'université d'Al-Anbar, a indiqué un colonel de l'armée.
Selon Raja al-Issaoui, membre du conseil provincial d'Al-Anbar, l'objectif est de "couper les lignes de ravitaillement" de l'EI.
D'autres unités ont pris position à quelques kilomètres à l'est de la ville, et d'autres avancent à partir du nord. L'objectif est d'encercler les jihadistes avant de donner l'assaut.
Le président du parlement irakien, Salim al-Joubouri, a critiqué mercredi 27 mai l'opération, l'estimant mal préparée.
Pour l'aider à chasser les jihadistes après la déroute des forces irakiennes, le Premier ministre Haider Al-Abadi a fait appel aux Unités de mobilisation populaires (Hachd al-Chaabi en arabe), une coalition de groupes paramilitaires à majorité chiite qui a déjà aidé l'armée face à l'EI. Il avait longtemps hésité à les faire intervenir dans Al-Anbar pour ne pas s'aliéner la communauté sunnite majoritaire dans cette province, alors que les tensions confessionnelles minent le pays.