Les jihadistes de l'EI enlèvent 2.000 civils dans le Nord de la Syrie

Des combattants du groupe jihadiste État islamique (EI) ont enlevé le 12 août environ 2.000 civils pour les utiliser comme "boucliers humains", dans leur fuite de la ville de Minbej dans le Nord de la Syrie, selon une ONG et une alliance antijihadistes.

>>Syrie : Moscou annonce une suspension partielle des frappes autour d'Alep

>>Les forces libyennes s'emparent du QG de l'EI à Syrte

Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) indique le chemin aux civils fuyant un quartier contrôlé par les jihadistes de l'EI à Minbej, le 7 août.
Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) indique le chemin aux civils fuyant un quartier contrôlé par les jihadistes de l'EI à Minbej, le 7 août.

Cette alliance de combattants arabes et kurdes regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) a pris le 6 août Minbej aux jihadistes dont un petit nombre continue de résister dans cette cité de la province d'Alep. "En se retirant d'al-Sireb, le dernier quartier où ils étaient retranchés à Minbej, les jihadistes ont enlevé quelque 2.000 civils dont des femmes et des enfants", a indiqué un porte-parole militaire des FDS Cherfane Darwich. "Ils ont utilisé ces civils comme boucliers humains lors de leur retrait, ce qui nous a empêchés de les prendre pour cible", a-t-il ajouté.

Les jihadistes ont fui avec leurs otages vers Jarablous, un fief de l'EI situé à une quarantaine de km au nord de Minbej, près de la frontière turque, selon les FDS. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de sources et de militants dans le pays ravagé par la guerre, a confirmé l'enlèvement. "L'EI a enlevé quelque 2.000 civils qui ont été emmenés dans 500 voitures en direction de Jarablous", a dit l'ONG. Les voitures utilisées appartiennent à des civils habitant al-Sireb où se cachaient une centaine de jihadistes.

"L'EI est à bout"

Le porte-parole militaire des FDS a précisé que celles-ci avaient "réussi à sauver 2.500 habitants qui étaient détenus par l'EI" et continuaient de ratisser le quartier al-Sireb à la recherche des derniers jihadistes. Appuyées par les avions de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, les FDS avaient lancé le 31 mai leur offensive pour reprendre Minbej, qui servait à l'EI de carrefour vital d'approvisionnement à partir de la frontière turque vers ses zones en Syrie, dont Raqa, plus à l'Est.

Des dizaines de milliers d'habitants avaient réussi à fuir Minbej, mais des dizaines de milliers d'autres avaient été pris au piège des combats. L'utilisation par les jihadistes d'habitants comme boucliers humains avait retardé la prise de la ville, les FDS disant vouloir éviter des victimes civiles.

Selon l'OSDH, depuis le début de l'offensive, 437 civils ont été tués dont 105 enfants dans Minbej et sa région. Parmi les civils, 203 ont péri dans les frappes de la coalition. Durant la même période, 299 membres des FDS on péri, ainsi que 1.019 jihadistes. L'Union européenne a dénoncé l'enlèvement des civils, "principales victimes du conflit", en soulignant que l'EI "continue de constituer une menace pour les peuples de Syrie, d'Irak, de la région ainsi que d'Europe et au-delà".

Des membres des FDS patrouillent dans la ville de Minbej, le 7 août à la recherche de combattants de l'EI.

La prise de Minbej a constitué une grande victoire pour les FDS, l'une des principales forces antijihadistes en Syrie, où une guerre complexe a fait depuis mars 2011 plus de 290.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes. "Bien que les combats se poursuivent à Minbej, l'EI est clairement à bout. Il a perdu le contrôle du centre de Minbej, il a perdu le contrôle de Minbej", a assuré Gordon Trowbridge, un porte-parole du Pentagone.

Vingt morts dans la province d'Alep

Quand leurs adversaires tentent de prendre les villes qu'ils contrôlent, les combattants de l'EI utilisent les civils comme boucliers humains, soit en se cachant parmi eux pour éviter les bombardements, soit en les prenant en otage. Le dernier enlèvement en date remonte à avril, quand l'EI a enlevé plus de 300 ouvriers d'une cimenterie à Dmeir, au nord-est de Damas. Quatre jours plus tard, le groupe en a libéré la majorité après un accord avec des responsables de la localité. Il en avait exécuté quatre.

L'EI, responsable d'atrocités - enlèvement, viols, décapitations - continue de contrôler de vastes régions du nord syrien. Sur un autre front de la guerre dans la province d'Alep, 20 civils dont cinq enfants ont été tués dans des raids du régime syrien et de son allié russe sur trois localités rebelles proches de la ville éponyme, selon l'OSDH.

Dans la ville même d'Alep, la baisse de l'intensité des frappes a permis aux habitants des quartiers rebelles de se rendre dans les marchés pour faire des provisions après des semaines de pénurie, selon un correspondant de l'AFP sur place. Déclenché par la répression de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'intervention de pays étrangers et la montée en puissance de jihadistes.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top