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Les sénateurs brésiliens ont ouvert la voie le 10 août à l'ouverture du procès en destitution de Dilma Rousseff. |
Après quelque 15 heures de débats, les sénateurs, qui votaient à la majorité simple, se sont déclarés mercredi 10 août à l'aube, par 59 voix contre 21, pour la tenue du procès de Mme Rousseff, suspendue depuis le mois de mai sous l'accusation de maquillage des comptes publics.
La séance, dirigée par le président du Tribunal suprême Ricardo Lewandowski, avait débuté mardi 9 août à 09h45 heure locale (12h45 GMT).
C'était l'avant-dernière étape d'un marathon politique entamé il y a plusieurs mois à Brasilia : après le vote d'une commission spéciale de sénateurs jeudi dernier 4 août, le Sénat s'est cette fois prononcé en séance plénière.
Les adversaires de la présidente de gauche du Brésil n'avaient besoin que de la majorité simple, sur 81 sénateurs, pour pousser vers la sortie Mme Rousseff.
Mme Rousseff a été suspendue de ses fonctions le 12 mai par la Chambre haute et c'est son ancien vice-président devenu son rival, Michel Temer, 75 ans, qui assure depuis l'intérim à la tête de l'État.
Pour les deux camps, l'issue ne faisait guère de doute.
Le procès devrait s'ouvrir le 25 août
"La présidente est toujours plus isolée. Un isolement très grand qui s'est aggravé ces dernières semaines et qui concerne même son propre parti", avait déclaré le sénateur Aloysio Nunes, du parti social-démocrate PSDB.
Le PSDB est le principal parti d'opposition au Parti des travailleurs (PT, gauche) de Mme Rousseff et un soutien de M. Temer (PMDB, centre droit). "Je ne doute pas une seconde que, à l'instar du jugement définitif, le vote sera en faveur de l'"impeachment" et qu'elle sera destituée", déclarait M. Nunes.
Du côté des alliés de Mme Rousseff, la sénatrice Vanessa Grazziotin avait concédé par avance la défaite. "Ils vont y arriver avec une certaine facilité", regrettait-elle.
Après cette nouvelle étape, le procès de Mme Rousseff devrait s'ouvrir le 25 août, quatre jours après la fin des Jeux olympiques, et durer cinq jours. Il se tiendra devant le Sénat, de nouveau présidé pour l'occasion par le président du Tribunal Suprême, Ricardo Lewandowski. Le vote final se fera à la majorité des deux tiers.
En cas de destitution définitive de la présidente, ce sera la fin de plus de 13 ans au pouvoir pour le Parti des Travailleurs (PT, gauche). Michel Temer, 75 ans, remplacera alors Dilma Rousseff jusqu'à la fin de son mandat, fin 2018.
La présidente, réélue pour un second mandat de quatre ans fin 2014, est accusée d'avoir maquillé les comptes publics et d'avoir signé des décrets engageant des dépenses non prévues au budget sans avoir demandé au préalable l'accord du parlement, une pratique à laquelle ses prédécesseurs ont largement eu recours.