Les jeunes Vietnamiens et les activités communautaires

Se rendant compte que résoudre les problèmes de la société nécessite les efforts de tous, de plus en plus nombreux sont les jeunes Vietnamiens qui s'engagent dans les mouvements communautaires déclenchés un peu partout dans le pays. Dang Hùng Vo, ancien vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, a été plus explicite dans le journal en ligne Vietnamnet.

De plus en plus de jeunes Vietnamiens, soit organisent, soit participent à des activités communautaires. Quelles sont, d'après vous, les raisons de ce changement ?

Primo, quand la vie devient aisée, quand les besoins matériels - se nourrir, se loger, se vêtir - ne sont plus pressants, l'homme tend à penser plus aux autres, à des choses plus grandes. Secundo, les actuelles questions sociales exigent les efforts de tous. Les jeunes Vietnamiens ont de plus en plus conscience de cette réalité et veulent agir pour la communauté.

De plus, maintenant, le développement des blogs et des formes d'échanges en ligne permet d'échanger des idées et de se tenir au courant des questions brûlantes pour pouvoir élaborer ensuite des plans d'action communs. C'est de là que germent de bonnes idées ou initiatives qui ensuite se propagent rapidement dans le pays, voire à l'étranger. Une autre raison de ce phénomène, c'est le sens communautaire très ancré dans l'esprit des Asiatiques en général, des Vietnamiens en particulier.

Quelle est la différence de la participation aux activités communautaires des jeunes Vietnamiens d'entre aujourd'hui et autrefois ?

Durant la période de l'économie subventionnée, les jeunes étaient plus passifs et suivaient les règles sociales préétablies. Des mouvements incitant à la participation à la construction d'ouvrages hydrauliques, au développement de la production, faisaient partie d'activités de leur bureau ou de programmes élaborés par l'État. Dès le lancement de la politique de Renouveau, les jeunes commençaient à montrer leur différence, les uns optant pour les affaires, les autres subissant les revers de l'économie de marché. Au fur et à mesure que le pays s'ouvre sur le monde extérieur, les jeunes ont une vision plus claire de la société où ils vivent, avec ses côtés positifs ou négatifs. La plupart d'entre eux ont une approche volontariste et veulent faire bouger les choses. La société a besoin de ces mouvements communautaires et les jeunes sont les plus disponibles pour y participer.

D'après vous, qu'est-ce que les jeunes attendent en participant aux activités sociales et humanitaires ?

Un proverbe vietnamien dit : "apprendre de ses amis est mieux que d'apprendre du maître". La participation aux activités humanitaires est un processus d'auto-instruction, concret, proche de la vie. Les connaissances que l'on tire de ses activités sont très profondes. Les jeunes mûrissent en participant aux activités sociales. La vie communautaire les aide à se former une vision du monde tout à fait différente de celle qu'ils peuvent avoir en restant chez soi, devant son téléviseur.

Est-ce de la responsabilité des organisations et associations de la jeunesse que d'encourager et d'orienter les jeunes dans les activités humanitaires ?

Oui, tout à fait. La fonction et la responsabilité de l'Union de la jeunesse communiste et de l'Association de la jeunesse sont de lancer des mouvements de qualité pour les jeunes et les exhortent à y participer au mieux. Les mouvements considérés comme efficaces, il faut les continuer. Ceux qui n'ont pas fait leur preuve ou qui sont jugés douteux, il faut soit les recadrer soit les supprimer. Et dans le second cas, par la persuasion et non de manière autoritaire.

Les jeunes qui se lancent avec enthousiasme dans les mouvements devront être encouragés pour que ces mouvements aillent dans le bon sens et qu'ils bénéficient à la communauté. De plus, il est déconseillé de prêter attention uniquement à des mouvements lancés par les organisations ou les associations de la jeunesse et de négliger ou de nier ceux initiés par les jeunes.

Que pensez-vous du rôle de l'école et de la famille dans l'encouragement des jeunes à ces activités ?

Affronter la vie exige des jeunes des connaissances et des expériences nouvelles. Le système d'éducation de notre pays n'est pas capable pour l'instant de leur fournir suffisamment de connaissances applicables dans la vie et ne propose pas encore une méthodologie leur permettant de mieux appréhender dans leur globalité et leur complexité les grandes questions telles que la société, l'homme, le monde...

Au sein de nombre de familles, les parents ne perçoivent pas les mutations profondes de la société actuelle et n'ont pas conscience de l'importance d'encourager leurs enfants à s'engager dans les mouvements communautaires.

Linh Thao/CVN

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