Les mammifères arrivés à Madagascar grâce à de forts courants marins

Des courants maritimes favorables auraient permis à de petits mammifères, juchés sur des branchages, d'atteindre l'île de Madagascar voici quelque 50 millions d'années, selon une étude publiée par la revue scientifique Nature.

Madagascar abrite une faune originale, avec une grande diversité de mammifères appartenant à un nombre limité "d'ordres" de classification : lémuriens, carnivores, rongeurs, tenrécidés (différents animaux ressemblant aux hérissons, musaraignes, souris et même aux otaries). Comment ils ont pu arriver sur l'île restait un mystère.

De forts courants océaniques circulant d'Ouest en Est, entre le continent africain et l'île, voici 20 à 60 millions d'années, auraient permis leur migration, selon Matthew Huber (Purdue University, États-Unis) et Jason Ali (Université de Hong Kong). Ils ont effectué des simulations informatiques tenant compte de la géographie de la Terre à cette époque.

Les courants maritimes actuels ne permettraient pas d'effectuer un tel trajet. Des scientifiques avaient donc supposé que la migration avait pu s'effectuer grâce à des "ponts de terre" reliant l'île et le continent africain.

Les lémuriens seraient arrivés les premiers, voici 60 à 50 millions d'années, suivis des tenrécidés (42 à 26 millions d'années), puis des carnivores et des rongeurs il y a une vingtaine de millions d'années, selon des estimations faites d'après leur évolution génétique.

"Si des ponts de terre étaient responsables" de ces migrations, "une plus grande variété d'animaux auraient traversé" et leurs arrivées auraient coïncidé avec l'extension maximale de ces ponts, ce qui ne correspond pas aux données, expliquent MM. Ali et Huber. Ils soulignent l'absence sur l'île de gros animaux terrestres : antilopes, singes, éléphants, lions.

Leur simulation des courants océaniques passés tend à confirmer une hypothèse vieille de 70 ans : l'utilisation de troncs ou branchages comme radeaux portés par les courants. Des tempêtes tropicales auraient pu arracher ces "îlots" de fortune au rivage, selon MM. Ali et Huber.

Compte tenu de la vitesse des courants, la traversée aurait pu durer 25 à 30 jours. Seuls des petits animaux aux besoins énergétiques réduits, voire capables d'une "torpeur saisonnière", comme l'avait supposé en 1940 le paléontologue américain George Simpson, semblent avoir pu l'entreprendre avec succès.

AFP/VNA/CVN

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