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Les GAFAM - Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft - vont présenter leurs résultats financier fin avril, dans un contexte économique paradoxal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De mardi 28 avril à jeudi 30 avril, tout comme Apple et Microsoft, ils publieront leurs résultats financiers pour les trois premiers mois de l'année, marqués par le basculement de la planète dans la pandémie et la crise économique. Mais sur les applications du réseau social dominant, c'est réveillon tous les jours depuis un mois : le niveau d'appels passés via WhatsApp et Messenger a doublé, atteignant au quotidien celui des fêtes du nouvel an, d'ordinaire le pic annuel.
Le nombre d'appels vidéo passés via "Teams", la solution de visioconférence de Microsoft, a bondi de 1.000% en mars. Alors que le chômage explose, Amazon recrute à tous de bras - 175.000 emplois supplémentaires aux États-Unis - pour faire face à l'afflux des commandes en ligne depuis la mise en place de la distanciation sociale.
Google et Apple, de leur côté, sortent de nouveaux produits, physiques ou numériques, et proposent de se rendre encore plus indispensables avec de nouveaux outils de suivi des contacts humains ("contact tracing"), pour lutter contre le nouveau coronavirus.
Prudence
Les plus réticents au commerce en ligne ont passé leur première commande sur Amazon. Des seniors se sont mis aux jeux vidéo. Les "anti" réseaux sociaux n'ont plus d'autres choix pour garder le contact avec leurs amis.
Les enfants imitent leurs parents, chacun sur son écran pour le télétravail. Des familles se sont réabonnées à Netflix. Mais tout n'est pas rose chez les GAFA. La publicité, nerf de la guerre pour Google et Facebook, est l'un des premiers budgets réduits par les entreprises en difficulté.
Les sociétés numériques doivent assurer un service devenu essentiel, avec des moyens restreints. Leurs employés travaillent de leur garage, de leur salon, ou, pire, dans des entrepôts difficiles à protéger du virus. La production d'appareils électroniques (comme les smartphones) et de contenus pour les plateformes de streaming (séries, jeux vidéo) prend du retard. Un à un, les groupes ont retiré ou abaissé leurs prévisions pour 2020.
"Les chiffres du premier trimestre ne vont pas refléter ce qui se passe vraiment", observe Bob O'Donnell, de Technalysis Research. "Les problèmes n'ont commencé qu'en mars. Le vrai sujet, ce sera la demande au deuxième trimestre". Signe que même les bons chiffres ne font plus jubiler, Netflix a annoncé cette semaine des records de nouveaux abonnés avec une prudence infinie, insistant sur l'incertitude qui pèse sur le reste de l'année.
Les gagnants du confinement ne veulent pas donner l'impression de profiter de la crise sanitaire. Et surtout, difficile de savoir quelles habitudes seront prises pour de bon, et quels usages disparaîtront dans un "après" lointain et flou.