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L'abattoir de porcs Smithfield Foods à Sioux Falls dans le Dakota du Sud, fermé jusqu'à nouvel ordre en raison du coronavirus, le 20 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le groupe a interrompu les activités de sa filiale de Pasco, dans l'État de Washington, en attendant que les 1.400 salariés se fassent tester, détaille un communiqué. Cette usine produit habituellement de la viande bovine pour 4 millions de personnes.
"Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales pour rouvrir l'abattoir dès que nous considérerons que cela peut se faire sans danger", a commenté dans le document un responsable de Tyson Foods, Steve Stouffer.
"Malheureusement, la fermeture de ce site se traduit par une réduction de l'offre et pose des problèmes pour les éleveurs qui ne savent pas où amener leurs bêtes. C'est une situation compliquée sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement", a-t-il ajouté.
Car les fermetures d'abattoirs se multiplient dans le pays en raison de la contamination de salariés. Tyson Foods a ainsi cessé l'activité dans deux autres abattoirs de porcs, dans l'Iowa et l'Indiana. Et plusieurs autres de ses sites opèrent au ralenti en raison de mesures de précaution supplémentaires ou d'un absentéisme plus élevé.
Son concurrent JBS USA avait annoncé lundi 20 avril la fermeture d'une usine abattant 20.000 porcs par jour dans le Minnesota, en plus d'un autre site liquidant des bovins dans le Colorado. Il a en revanche rouvert un abattoir en Pennsylvanie après plusieurs jours de suspension.
Smithfields Foods avait de son côté fait part la semaine dernière de la fermeture de deux sites de transformation de viande, dans le Wisconsin et le Missouri, en plus de son abattoir de Sioux Falls, qui représente à lui seul 4% à 5% de la production de porc aux États-Unis.
Pas encore de pénurie
Selon le syndicat représentant les salariés du secteur agro-alimentaire UFCW, l'activité a été suspendue temporairement sur 13 sites regroupant au total 24.500 salariés au cours des deux derniers mois. Cela aurait généré une baisse de 25% de la capacité de l'abattage de porcs dans le pays, et de 10% pour l'abattage des bovins.
Le syndicat a appelé les autorités à mieux protéger les personnes travaillant dans les abattoirs en augmentant les tests ou en rendant obligatoires les mesures de distanciation sociale dans les usines. À sa connaissance, 13 personnes travaillant dans des abattoirs ou des sites de transformation de la viande sont mortes du COVID-19.
L'arrêt de ces sites n'a pas encore déclenché de pénurie généralisée dans les magasins mais le risque devient plus prégnant, selon des experts. Ainsi pour Rachel Gantz, responsable de la communication au Conseil national des producteurs de porcs, "il y a actuellement une crise dans les élevages mais pas de problèmes d'approvisionnement". "Il pourrait y avoir des problèmes sur le long terme si les perturbations dans les abattoirs perdurent", a-t-elle toutefois souligné dans un message.
"Si d'autres abattoirs et sites de transformation de viande suspendent leurs opérations pendant une longue période", alors des perturbations pourraient apparaître "vers la mi-mai", a estimé de son côté Glynn Tonsor, économiste spécialisé en agriculture à l'Université de l'État du Kansas.
À court terme, un récent rapport du ministère de l'Agriculture "a montré qu'on avait commencé le mois d'avril avec de larges réserves de viande comprenant des niveaux de boeuf, de porc et de poulet au-dessus des années précédentes", a-t-il souligné auprès de l'AFP en rappelant aussi que la demande pour la restauration collective restait faible en avril.
AFP/VNA/CVN