"Nous voulons une Europe qui nous protège des dérèglements financiers qui menacent l'emploi", martèle John Monks, le dirigeant de la Confédération européenne des syndicats (CES) aux manifestants.
Le rassemblement bruxellois fait partie d'une série de 4 "euro-manifestations" ayant débuté jeudi à Madrid, où des dizaines de milliers de manifestants s'étaient déjà déplacés (20.000 selon la police, 150.000 selon les organisateurs).
La CES organise aussi 2 autres rassemblements samedi à Prague et à Berlin, illustrant un malaise croissant en Europe face à la crise. Dans le cortège, les ouvriers de la métallurgie, l'un des secteurs les plus touchés par la crise économique, sont omniprésents.
Rik Kiekens, employé d'un fabricant de micro-processeurs pour l'automobile, arbore un poulet en plastique affublé du slogan : "Europe, nous ne voulons pas être plumés".
Il est aujourd'hui en mi-temps partiellement subventionné, qui signifie une perte de revenus de 20%. Une partie du personnel a opté pour une prime de départ, mais lui veut s'accrocher.
Cinquante employés de l'usine automobile Opel d'Anvers (Nord de la Belgique) sont là. "Pas plus, ce n'est pas le moment de paralyser l'usine", commente Werner Dillen, un délégué syndical, qui craint que son site ne soit sacrifié par la direction de la maison mère américaine General Motors.
La perte de pouvoir d'achat est aussi au coeur des inquiétudes. Un groupe de femmes, aides ménagères à domicile dans le Sud de la Belgique, dresse un constat alarmant.
"Les personnes âgées ou malades font moins recours à nos services alors qu'elles en ont besoin", souligne Martine Mathot. "J'observe qu'elles prennent moins de médicaments, rognent sur les produits, tout s'enchaîne", ajoute Joëlle Teughens.
"Les familles ne s'en sortent pas financièrement avec des petits salaires", phénomène qui s'est aggravé ces derniers mois, confirme une Française, Nadine Goret, qui aide les familles dans le besoin, dans le Nord de la France. Plusieurs centaines de travailleurs de sa région ont défilé le 15 mai en tête de cortège.
AFP/VNA/CVN