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Le patron de Pfizer, Albert Bourla, à Thessalonique, en Grèce, le 12 octobre, pour l'inauguration d'un centre du groupe pharmaceutique pour l'innovation numérique, les opérations et services commerciaux |
Chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, le comprimé de Pfizer s'est révélé efficace à 89% pour prévenir le risque d'hospitalisation ou de décès, selon les résultats intermédiaires d'essais cliniques.
L'entreprise, qui commercialise déjà l'un des principaux vaccins contre le COVID-19, a déclaré avoir l'intention de fournir ces résultats "dès que possible" à l'Agence américaine des médicaments (FDA) en vue d'une demande d'autorisation.
Le patron de Pfizer, Albert Bourla, a ensuite indiqué sur CNN espérer que le dépôt puisse avoir lieu "avant Thanksgiving", soit le 25 novembre.
Le traitement développé par Merck, un autre laboratoire américain, a lui été autorisé jeudi dans un premier pays, au Royaume-Uni, et est en cours d'étude aux États-Unis et en Europe.
Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d'un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Facile à administrer car pouvant être pris chez soi, ces traitements représentent un complément aux vaccins pour protéger du COVID-19.
"Nous avons d'ores et déjà réservé des millions de doses", a déclaré le président américain Joe Biden vendredi 5 novembre lors d'une allocution. Le traitement constituerait "un autre outil dans notre boîte à outils pour protéger la population des pires issues du COVID", s'est-il félicité.
Les premiers résultats de Pfizer sont fondés sur des essais cliniques sur un peu plus de 1.200 adultes ayant contracté le COVID-19 et présentant un risque de développer un cas grave de la maladie.
Dans les quelques jours suivant l'apparition des symptômes, certains ont reçu la pilule de Pfizer et d'autres un placebo. Ils ont reçu l'un ou l'autre durant cinq jours, une fois toutes les 12 heures.
"L'analyse intermédiaire a montré une réduction de 89% du risque d'hospitalisation liée au COVID-19 et de décès de n'importe quelle cause, comparé à un placebo, chez les patients traités dans les trois jours suivants l'apparition des symptômes", a détaillé Pfizer dans un communiqué.
Des résultats "similaires" ont été observés chez les patients traités dans les cinq jours après l'apparition des symptômes. Au total, 10 personnes sont mortes parmi les patients ayant reçu le placebo, contre zéro décès dans le groupe ayant reçu le traitement.
"Efficacité écrasante"
L'essai comportera au total 3.000 personnes mais les recrutements ont désormais été stoppés "face à l'efficacité écrasante" du traitement dans les premiers résultats, a dit Pfizer.
Le logo du groupe pharmaceutique Pfizer, qui a développé le médicament anti-Covid Paxlovid, devant le siège du groupe à New York |
"L'annonce d'aujourd'hui change vraiment la donne dans nos efforts mondiaux pour stopper les ravages causés par cette pandémie", s'est félicité Albert Bourla, cité dans le communiqué.
"Ces données suggèrent que notre traitement antiviral candidat, si approuvé par les autorités de régulation, a le potentiel de sauver des vies de patients, réduire la gravité des infections du COVID-19 et éviter jusqu'à neuf hospitalisations sur dix", a-t-il ajouté.
Le traitement de Pfizer sera commercialisé sous le nom de Paxlovid. Deux autres essais cliniques sont actuellement menés par l'entreprise. Le premier doit évaluer l'efficacité de la pilule chez une population ne présentant pas de risque accru de développer un cas grave de la maladie.
Le deuxième teste la capacité du traitement à réduire à titre préventif les risques d'infection chez l'entourage d'une personne ayant contracté la maladie. Mis à part Merck et Pfizer, Roche travaille également à développer un comprimé similaire.
Contrairement à ses concurrents, le traitement de Pfizer n'a pas été réadapté à partir d'un autre médicament, mais développé spécifiquement contre le SARS-CoV-2. Il est toutefois administré en combinaison avec une "faible dose" du médicament ritonavir, utilisé contre le virus du sida.