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Le président Joe Biden s'exprime lors de l'autorisation de la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, le 3 novembre à Washington |
La mesure vise à obliger des dizaines de millions de salariés à être vaccinés contre le COVID-19 d'ici le 4 janvier, sous peine de devoir se soumettre à des tests très réguliers.
Annoncée mi-septembre, elle a été adoptée cette semaine par l'exécutif, et a été immédiatement contestée en urgence devant la justice notamment par l'État du Texas, contrôlé par les républicains opposés à toute obligation vaccinale pour lutter contre la pandémie.
Dans sa décision, la cour d'appel fédérale compétente pour ce grand État du Sud américain estime que les plaignants ont "donné des arguments laissant croire qu'il y a de sérieux problèmes constitutionnels et procéduraux" avec le texte gouvernemental. Ce dernier est donc "suspendu" dans l'attente d'un examen par la juridiction sur le fond.
"Nous allons pouvoir contester en justice l'abus de pouvoir inconstitutionnel de Biden", a réagi sur Twitter le gouverneur conservateur du Texas Greg Abbott, qui a déjà interdit les obligations vaccinales sur son sol. Il a ajouté que les audiences auraient lieu "bientôt".
Même s'il ne s'agit à ce stade que d'une suspension, c'est un revers de taille pour le président démocrate, qui venait tout juste d'encaisser sa première victoire législative d'envergure avec l'adoption vendredi 5 novembre au Congrès de son plan d'investissements dans les infrastructures.
"Meilleur moyen"
"La vaccination est le meilleur moyen de sortir de cette pandémie", avait commenté Joe Biden dans un communiqué publié jeudi, assurant qu'il aurait "préféré éviter cette obligation" censée toucher plus des deux-tiers de la main d'oeuvre du pays. "Trop de personnes restent non vaccinées pour que nous puissions en sortir définitivement", avait-il estimé.
Le texte suspendu laisse à l'employeur le soin de prendre les mesures qu'il juge adéquates, y compris disciplinaires, contre les réfractaires au vaccin et aux tests réguliers. Les entreprises qui ne feraient pas appliquer l'obligation s'exposent elles, d'après ce texte, à une amende allant de 13.000 à 136.000 USD.
La Maison Blanche avait prévenu que la nouvelle règle s'imposait à tous les Etats, y compris ceux qui ont adopté des lois interdisant aux employeurs d'exiger la vaccination, des masques ou des tests.
Mais au pays des libertés individuelles, cette version américaine du pass sanitaire provoque un tollé dans l'opposition républicaine, qui dénonce une "dictature".
Plusieurs grands groupes américains, dont le géant de la viande Tyson Foods ou la compagnie aérienne United Airlines, ont déjà préparé le terrain en imposant dès fin septembre ces obligations à leurs employés.
Joe Biden a relevé que ces précédents n'ont pas conduit à des "licenciements de masse" ni à des "pénuries de travailleurs" en raison d'une opposition au vaccin. Alimentée depuis l'été par le variant Delta, la pandémie a déjà fait plus de 750.000 morts aux États-Unis.
Le président Biden a fait de la lutte contre le COVID-19 un des marqueurs de sa présidence. Mais la campagne de vaccination américaine menée tambour battant s'est essoufflée, relançant les taux de contamination et freinant en partie la reprise économique.