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| Des centaines de mordus sont venus cette année assister au tirage de la loterie de Noël. Photo : AFP/VNA/CVN |
Comme tous les ans, le pays a retenu son souffle à l'heure du tirage, en direct à la télévision, lorsque deux écoliers en uniforme ont "chanté" le numéro gagnant 76058.
"Cette année encore je n'ai pas gagné mais ce n'est pas grave. On est là avec mes amis pour s'amuser et pour faire les clowns. C'est un peu une façon de conjurer la crise", dit Enrique Vilches, un retraité de 80 ans déguisé en clown.
Comme de nombreux autres, Enrique a dépensé beaucoup plus qu'il n'aurait souhaité, la tradition voulant notamment qu'on rende la pareille à celui qui vous a offert un billet.
"J'ai dépensé environ 200 euros mais si ma femme le sait, elle me tue", confie Enrique. Car avec leur maigre retraite, 900 euros à deux, Enrique et son épouse aident leurs petits-enfants dont les parents sont au chômage, à l'instar de nombreuses autres familles dans un pays où le chômage touche plus d'un actif sur quatre.
Si les Espagnols ont réduit de quelque 8% leur dépense cette année pour le tirage de Noël, ils ont tout de même dépensé en moyenne 52,26 euros par personne (contre 56,82 euros en 2011).
"C'est maintenant, en temps de crise, que la loterie, est particulièrement importante. On joue encore plus et on espère gagner quelque chose", dit Oscar Binon, un joueur de 31 ans.
"Les gens vivent très mal cette crise. Mais nous ne sommes pas résignés", assure Rufino Huertas Huertas, un employé du métro de Madrid de 55 ans, déguisé avec un costume couvert de pesetas "fait main" par son ami qui s'en est cousu un autre scintillant de mille couleurs. "Pourquoi les pesetas ? Parce qu'on vivait mieux avec la peseta", lâche-t-il en riant.
Au total, 2,466 milliards d'euros seront répartis cette année, contre 2,682 en 2011, soit 70% des gains perçus pour cette loterie réputée la mieux dotée du monde.
AFP/VNA/CVN