Deux sondes jumelles américaines "Ebb" et "Flow". Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux engins, baptisés "Ebb" et "Flow" par des écoliers dans le cadre d'un concours, ont percuté une montagne de 2.500 m d'altitude à proximité du pôle Nord de la Lune, près du cratère Goldsmildt, peu avant 22h30 GMT. Ebb a été le premier à s'écraser à exactement 22h28 GMT, suivi trente secondes après par Flow, à une vitesse de 6.050 km/h ou 1,7 km par seconde, a précisé l'agence spatiale américaine.
Il n'y a aucune image de l'impact puisque la zone du crash était dans l'obscurité, a indiqué la NASA. Celle-ci avait expliqué la semaine passée qu'elle avait mis fin aux missions des deux sondes en raison du bas niveau de carburant restant dans leurs réservoirs. Cela ne leur permettait pas d'entreprendre davantage d'activités scientifiques.
La NASA a minutieusement calculé la trajectoire finale des deux sondes pour s'assurer qu'elles ne s'écrasent pas sur un "site historique" lunaire comme les lieux d'alunissage des missions Apollo par exemple.
Ebb et Flow ont pris plus de 115.000 images de la surface lunaire et surtout mesuré avec une précision sans précédent le champ de gravitation de la Lune, permettant non seulement une meilleure compréhension de sa formation et de son évolution, mais aussi de celle de la Terre et des autres planètes rocheuses du système solaire, soulignent les scientifiques.
"Ebb and Flow ont levé le voile sur la Lune qui va permettre de faire des découvertes sur la manière dont elle s'est formée et a évolué", a déclaré le 17 décembre à la télévision de la NASA, Maria Zuber, professeur de géophysique au Massachusetts Institute of Technology (MIT), responsable scientifique de la mission, et ce peu après que les deux engins eurent percuté le sol lunaire.
Mission ultime
Elle a également annoncé que le lieu où se sont écrasées Ebb and Flow portera le nom de l'astronaute Sally Ride, pour honorer la première américaine à avoir volé dans l'espace en 1983 et décédée d'un cancer en juillet 2012 à 61 ans. Celle-ci avait également contribué à la mission.
"Nos deux sondes lunaires jumelles vont nous manquer mais les scientifiques me disent qu'il faudra des années pour analyser toutes les données formidables qu'elles ont récoltées", a ajouté David Lehman, directeur du projet Grail (Gravity Recovery and Interior Laboratory) au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena (Californie, Ouest).
Lancées en septembre 2011 et en orbite lunaire depuis le 1er janvier 2012, elles ont permis de révéler la répartition des masses ainsi que l'épaisseur et la composition des différentes strates de la Lune jusqu'à son noyau. Elles ont ainsi montré que la croûte lunaire est bien plus mince que ne le pensaient les scientifiques et a été presque entièrement pulvérisée par des bombardements d'astéroïdes et de comètes dans son passé.
Avant de plonger vers le sol lunaire, les deux sondes ont effectué une mission ultime. Cinquante minutes avant l'impact elles ont allumé leurs moteurs jusqu'à épuisement du carburant pour déterminer exactement combien il en restait dans les réservoirs. Ceci va aider les ingénieurs de la NASA à mieux programmer les besoins en carburant pour les futures missions.
La mission, d'un coût de 500 millions de dollars, a été la 110e mission d'exploration de la Lune, dont les six vols habités Apollo de 1969 à 1972 qui ont fait marcher douze Américains sur le sol lunaire.
AFP/VNA/CVN