De grandes entreprises comme Google, la chaîne de bricolage Home Depot, Disney, la banque HSBC ou encore AOL et eBay proposent une assurance-santé pour le chat ou le chien de leurs salariés, une niche de marché en pleine expansion alors que les tarifs vétérinaires explosent.
"Chez Google, nous offrons l'option d'une assurance pour animaux de compagnie car Google veut aider ses employés à avoir une vie plus saine. Nous savons que les animaux de compagnie peuvent avoir une place importante dans la vie de nos salariés (...) et qu'un équilibre entre travail et vie privée est vital pour de bonnes conditions de travail", explique Jordan Newman, porte-parole de Google.
"Offrir une assurance pour animaux est un moyen peu coûteux pour les entreprises d'attirer et de garder leurs employés", affirme David Lummis spécialiste du marché auprès de la firme d'études marketing Packaged Facts.
Depuis une dizaine d'années aux États-Unis, les ventes d'assurances couvrant les soins vétérinaires sont en croissance exponentielle, avec plus d'un million d'assurances souscrites en 2009, un doublement depuis 2002, selon M. Lummis.
Pour 40 à 100 dollars par mois, selon l'âge, les conditions de vie et même les antécédents de l'animal en matière de santé, le propriétaire peut se faire rembourser ses consultations vétérinaires, dont les tarifs ont grimpé de 84% entre 1996 et 2006, selon les dernières statistiques du Bureau du travail.
Le chiffre d'affaires total généré par les 72 millions de chiens et 82 millions de chats aux États-Unis, possédés par plus d'un foyer sur 2, approche les 50 milliards de dollars, un marché en croissance de 7,4% par an jusqu'en 2012, selon les projections de Packaged Facts. La moitié va en dépenses vétérinaires.
"Avec l'allongement de la longévité des animaux et la plus grande sophistication des soins vétérinaires, il n'est pas rare d'avoir des notes de 1.000 à 2.000 dollars pour une intervention chirurgicale chez un vétérinaire", explique Grant Biniasz, porte-parole du leader des assureurs pour animaux, Vet Pet Insurance (VPI).
"On reçoit de plus en plus de demandes d'indemnisation pour des cancers", ajoute M. Biniasz, dont le groupe a traité pas moins de 30.000 demandes pour cette maladie en 2008. "Si un traitement de chimiothérapie ou par rayon entre en jeu, l'addition peut atteindre plus de 10.000 dollars sur plusieurs séances", avertit encore VPI. Quelque 7% des entreprises américaines proposent désormais ces assurances pour animaux, selon un récent rapport du cabinet Society for Human Resource Management. VPI, le leader du secteur, a dans son portefeuille quelque 2.000 entreprises qui proposent à leurs personnels d'assurer leurs compagnons à quatre pattes à prix discount.
"Ce marché va continuer à croître car il est de plus en plus admis que les animaux font partie de la famille. C'est une façon pour l'entreprise d'envoyer le message qu'elle attache de l'importance aux relations familiales au sens large", assure David Lummis.
"Le potentiel est énorme", promet-il : seulement environ 3% des animaux domestiques américains sont médicalement assurés, dont 90% de chiens, selon l'Association nord-américaine des assureurs pour animaux.
AFP/VNA/CVN