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Des personnes évacuées pour éviter le conflit et les inondations vers une zone de tentes temporaires à Kassala, au Soudan, le 11 août. |
Photo : Getty Images/VNA/CVN |
Dans un communiqué publié vendredi 16 août, le Sinnar Youth Gathering, un groupe de bénévoles, a déclaré qu'au moins 80 personnes ont été tuées dans une attaque des RSF contre un village de l'État de Sinnar, dans le Sud-Est du pays.
Les pourparlers de paix à Genève ont commencé mercredi 14 août dans le but de parvenir à un cessez-le-feu à l'échelle nationale et de faciliter l'accès humanitaire, mais seules les RSF ont participé aux pourparlers, tandis que les SAF ont refusé de se joindre aux pourparlers, invoquant des préoccupations concernant l'ordre du jour et les participants aux négociations.
"L'annonce des négociations de Genève a offert une lueur d'espoir pour mettre fin à la guerre au Soudan, mais les espoirs ont diminué après que le gouvernement soudanais a refusé d'y participer", a déclaré Abdul-Raziq Ziyada, un analyste politique soudanais.
Selon l'analyste, en l'absence du gouvernement et de l'armée soudanaise, il est impossible d'espérer un quelconque résultat des pourparlers.
Ehab Abdullah, un autre analyste politique soudanais, estime pour sa part que le gouvernement soudanais craignait que les négociations de Genève ne servent à contourner l'accord précédent et à donner une légitimité aux RSF.
"Jusqu'à présent, l'administration américaine n'a pas été en mesure de fournir des garanties au gouvernement soudanais concernant la mise en œuvre des engagements convenus entre les SAF et les RSF" lors de leurs précédents pourparlers, a-t-il expliqué, ajoutant que "c'est la principale préoccupation du gouvernement".
De son côté, El Basha Tabig, conseiller du commandant des RSF, considère le refus du gouvernement soudanais de participer aux pourparlers de Genève comme une "procrastination".
"Le manque de clarté de vision de l'armée et de son gouvernement sur la participation ou non aux négociations de Genève confirme la multiplicité des centres de décision, ce qui constitue une procrastination visant à éviter tout processus menant à un accord de cessez-le-feu", a-t-il déclaré samedi 17 août sur la plateforme de médias sociaux X (ex-Twitter).
Abdul-Jalil Ismail, analyste politique soudanais, pense quant à lui que l'absence du gouvernement des pourparlers "compliquera la situation".
Le Soudan est le théâtre d'un conflit meurtrier entre les SAF et les RSF depuis le 15 avril 2023, qui a fait au moins 16.650 morts à ce jour. En outre, selon des données récentes des Nations unies, on estime que 10,7 millions de personnes sont désormais déplacées à l'intérieur du Soudan, et qu'environ 2,2 millions d'autres cherchent refuge dans les pays voisins.
Xinhua/VNA/CVN