Les étudiants étrangers diplômés manifestent à Paris

Américains, Tunisiens, Marocains, Japonais ou Chinois, ils sont diplômés des grandes écoles et universités mais se voient refuser de travailler en France : plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté le 12 novembre à Paris pour défendre "la mobilité internationale".

Rassemblés près du ministère du Travail, derrière une banderole proclamant "Non à la mort de la mobilité internationale, oui à l'ouverture et au rayonnement de la France", entre 450 étudiants étrangers, selon la police, "plus de 500", selon les organisateurs, ont réclamé le retrait d'une circulaire du 31 mai qui restreint leur possibilité d'obtenir un statut de salarié pour travailler en France après leurs études.

Sur 35.000 étrangers hors Union européenne diplômés chaque année, environ 10.000 veulent rester, explique Fatma Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai, à l'origine de la manifestation. Beaucoup peuvent se targuer du soutien des chefs d'entreprise et des grandes écoles.

C'est le cas d'Anna, Américaine de 27 ans qui avait obtenu après un diplôme de management un CDI (contrat à durée indéterminée) chez Swarovski, la marque de cristal de luxe. Sa demande a été refusée car, selon elle, les autorités lui ont expliqué que "beaucoup de salariés français sont disponibles pour ce poste". "Réduire l'immigration des gens très qualifiés, ce n'est pas une bonne chose pour la France", estime la jeune femme qui refuse de donner son nom.

Cette manifestation intervient après un rassemblement devant l'Université de la Sorbonne, à Paris, le 13 octobre. Ce jour-là, le collectif et la Confédération des grandes écoles (CGE) avaient obtenu du ministère de l'Enseignement supérieur un réexamen de certains dossiers.

Sur 500 dossiers transmis, on recense jusqu'à présent "une soixantaine de cas traités positivement, une centaine de refus, et une centaine d'Obligations de quitter le territoire français (OQTF)", précise Fatma Chouaieb.

Centrale, Ponts et Chaussées, Inalco

Certains sont rentrés sans attendre dans leur pays, souvent par manque d'argent, explique Hajer, membre du Collectif. "Ils nous font tellement attendre, parfois cinq ou six mois, que le titre de séjour étudiant expire et qu'on ne peut plus faire d'autre demande".

Ali, Marocain de 25 ans diplômé de la grande école des Ponts et Chaussées, s'est senti "touché dans (sa) fierté" quand il s'est vu opposer un refus alors qu'il était embauché dans une entreprise cotée en Bourse : "On se croit dans l'immigration choisie et finalement on n'a pas envie de nous voir en France." Son dossier a toutefois été réexaminé positivement fin octobre.

Contrairement à Song, 25 ans, diplômé chinois de l'École Centrale à Paris, qui n'a pas pu déposer son dossier à temps car il n'avait pas encore son diplôme entre les mains.

Pour cause, le document est délivré entre trois et six mois après la fin des cours, quand le dépôt de dossier doit se faire un mois avant l'expiration de la carte de séjour. "J'ai dû reprendre des études en fac (université) sinon je serais en situation irrégulière", dit cet étudiant qui a "refusé deux offres d'emploi à Londres", pour rester avec sa compagne française.

Hisanori, 25 ans, diplômé japonais de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), met en avant ses attaches françaises" : "Je n'ai vécu que six ans au Japon. Tous mes amis sont ici", dit ce polyglotte embauché dans une société de cosmétiques, dont le dossier a été refusé car il ne l'a pas déposé à temps. Par conséquent, il cherche "d'autres pays par désespoir. Le Canada et le Danemark m'ont déjà proposé une carte de séjour permanente".

AFP/VNA/CVN

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