Afrique du Sud : le filet à brouillard, les gouttes d'eau qui font déborder les enfants de santé

L'eau est inégalement répartie en Afrique du Sud et pour les enfants de Tshiavha, c'est jour de fête quand le brouillard pointe et vient déposer ses fines gouttelettes dans le filet de l'école.

Les bons jours, le brouillard attrapé dans les mailles de ce qui ressemble à un grand filet de volleyball haut de quatre mètres installé dans la cour de récréation rapporte 2.500 litres d'eau.

"De l'eau propre, sans danger et sans produit chimique dedans", sourit Lutanyani Malumedzha, le directeur de l'école au pied du massif rocheux du Soutpanberg (Nord-Est)

Comme dans beaucoup de zones rurales du pays, l'eau courante à Tshiavha est rare. Par endroits, les habitants partagent l'eau potable avec leur bétail.

Durant l'été austral, de janvier à mars, la province du Limpopo, où sont situés le village et le célèbre parc Kruger, proche du Mozambique, est l'une des plus chaudes.

"Les enfants avaient l'habitude d'apporter leur propre bouteille d'eau à l'école pendant les mois chauds et secs. L'eau était ramassée dans des flaques boueuses et impropre à la consommation", raconte M. Malumedzha. "Les gens ici sont très pauvres et les familles n'ont pas les moyens d'acheter de l'eau", ajoute-t-il.

Le filet attrape-brouillard, une technique ultra-légère courante dans des pays montagneux comme le Pérou ou le Népal, est l'un des rares installés en Afrique et il a tout changé.

"Nous avons appris à apprécier l'eau et à la traiter comme une denrée précieuse. Aucune goutte n'est gaspillée. Une partie va par là", ajoute l'enseignant en pointant du doigt le jardin potager qui fournir la cantine de l'école.

Un filet à eau potable, sans guère de maintenance

Le filet, construit en 2007 avec l'aide de l'université de Pretoria, ne contient aucun appareil électronique et demande peu de maintenance.

L'eau ruisselle le long d'une gouttière jusque dans une citerne située à quelques mètres.

"C'est une piste alternative rentable que l'on peut explorer avec succès compte tenu des défis que connaît le pays en matière d'eau", explique Liesl Dyson, chercheur en géographie. Mais, dit-elle, "le brouillard ne suffit pas, il faut aussi un peu de vent" car "ça ne sert pas à grand chose si le brouillard forme une nappe immobile au-dessus des montagnes".

Le filet est utilisé dans quelques rares autres régions, sur la côte Ouest, dans le Transkei ou le Cap oriental, parallèlement à des techniques beaucoup plus lourdes et onéreuses comme les usines de désalinisation en bord de mer.

De manière générale, l'Afrique du Sud est un pays semi-aride avec des précipitations annuelles de 490 mm, moitié moindre que la moyenne mondiale.

Le pays pourrait connaître d'importantes pénuries d'eau d'ici 2025, selon le conseil de la recherche scientifique et industriel.

Il souffre de plus d'une concurrence pour l'eau entre une façade Ouest et une région Sud marquée par l'aridité d'un côté, et de l'autre, la côte orientale et le Nord arrosés par les pluies et premières zones de peuplement avant la colonisation.

Durant l'apartheid, l'Afrique du Sud a mis en place un important réseau de transfert d'eau d'une région à l'autre, et elle importe également de l'eau du Lesotho.

À Tshiavha, l'accès à l'eau propre a amélioré le bien-être des élèves et les maladies comme la dysenterie, la typhoïde ou les épisodes de choléra ont nettement diminué. "On aime cette eau, elle a bon goût", dit simplement M. Malumedzha.

AFP/VNA/CVN

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