Les deux boîtes noires de l'Airbus d'EgyptAir retrouvées

Les deux boîtes noires repêchées ces dernières 24 heures en Méditerranée redonnent aux enquêteurs et aux familles des 66 victimes l'espoir d'élucider les raisons du crash de l'Airbus d'EgyptAir, mais l'exploitation des enregistrements pourrait prendre "plusieurs semaines".

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Photo obtenue sur la page officielle Facebook du porte-parole de l'armée égyptienne, montrant des débris trouvés en mer par les équipes de recherches de l'Airbus A320 d'EgyptAir.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Flight Data Recorder (FDR), qui enregistre tous les paramètres de vol, a été repêché le 17 juin, a annoncé la commission d'enquête égyptienne, au lendemain de la découverte de la première boîte noire, l'enregistreur de voix CVR (Cockpit Voice Recorder), qui concerne les conversations dans le cockpit.

Les boîtes noires ont été retrouvées "en morceaux" mais, dans les deux cas, les équipes de recherches ont pu récupérer "la partie la plus importante de l'enregistreur, qui contient la mémoire de l'appareil", selon la commission d'enquête.

L'Airbus A320 reliant Paris au Caire s'est abîmé le 19 mai avec ses 66 occupants, dont 40 Égyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar, pour des raisons encore indéterminées.

Les deux enregistreurs de vol vont être transférés au Caire, où les enquêteurs égyptiens, épaulés par les experts français du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) et du constructeur européen Airbus, doivent extraire et analyser leur contenu.

L'"analyse des données pourrait prendre plusieurs semaines", a averti le 17 juin la commission d'enquête égyptienne dans un communiqué.

Questions "importantes"

Pour Jean Serrat, consultant en aéronautique, l'analyse de la première boîte noire va permettre de répondre "à des questions extrêmement importantes".

"Est-ce que l'équipage a été surpris et n'a pas eu le temps d'agir ? Ou est-ce qu'il y a eu un phénomène important qui s'est passé à bord qui fait que l'équipage a déclenché une procédure d'urgence qui s'est ensuite mal déroulée ? Est-ce qu'il y a un bruit d'explosion ou de décompression explosive de l'avion ?", s'interroge cet ancien commandant de bord.

Le CVR fonctionne comme un magnétophone et contient généralement jusqu'à deux heures de conversations : voix du commandant de bord et du copilote, communications entre le cockpit, le chef de cabine et les hôtesses/stewards, mais aussi des bruits d'ambiance dans l'avion.

Un Airbus A330 d'EgyptAir, le 19 mai à Roissy-Charles-de-Gaulle.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux boîtes noires seront transférées à un département spécialisé du ministère de l'Aviation civile. "Si la mémoire des deux enregistreurs est en bon état, leur contenu sera immédiatement récupéré par les laboratoires", a indiqué la commission d'enquête dans son communiqué.

"Si des dommages sont constatés, on fera ce qu'il faut pour les réparer", poursuit-elle en précisant que si ces dommages sont "importants", les boîtes noires seront envoyées à l'étranger pour être réparées.

Le BEA a annoncé le 17 juin qu'il dépêchait au Caire un de ses enquêteurs "afin d'apporter (son) expertise technique à la lecture des deux enregistreurs".

Défaillances techniques

C'est le John Lethbridge, un navire de la compagnie française Deep Ocean Search (DOS), qui a repêché les deux boîtes noires dans la zone du crash, à environ 290 km au nord de la côte égyptienne, entre la Crête et l'Égypte, selon les enquêteurs.

Ce navire est équipé d'un robot conçu pour cartographier les fonds et remonter des petits éléments immergés jusqu'à 6.000 m de profondeur.

L'hypothèse d'un attentat contre l'Airbus avait d'abord été avancée par l'Égypte. Fin octobre, une bombe avait en effet explosé à bord d'un avion de touristes russes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh dans l'est du pays (224 morts). L'attaque avait été revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI).

Mais cette thèse a cédé du terrain à celle d'un incident technique, notamment en l'absence de revendication et en raison d'alarmes signalant des défaillances.

Juste avant la chute de l'avion, et deux minutes durant, le système de transmission automatisé de messages de l'appareil avait indiqué que 10 alarmes s'étaient déclenchées à bord. Elles signalaient de la fumée dans le cockpit, dans un toilette et sous la cabine de pilotage, ainsi qu'une défaillance de l'ordinateur gérant les commandes de l'avion.

La commission d'enquête égyptienne avait par ailleurs confirmé le 13 juin que l'appareil avait effectué un virage brutal à 90 degrés sur sa gauche, puis une vrille de 360 degrés à droite, avant d'entamer sa chute.

La seconde boîte de l'appareil (FDR) enregistre justement seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol (vitesse, altitude, augmentations de puissance moteur, les inclinaisons, les variations de vitesse trajectoire...).

AFP/VNA/CVN

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