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Le danseur de ballet Guillaume Diop pose à Soweto le 11 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est toujours agréable de faire une prise de rôle à deux". "Je découvre le ballet à travers les yeux de Valentine, et elle le découvre aussi à travers mes yeux", s'enthousiasme Guillaume Diop, rencontré par l'AFP lors d'une répétition, en amont de la première.
Celle-ci devait avoir lieu jeudi 5 décembre, et jusqu'au 4 janvier, mais elle a été annulée en dernière minute "en raison d'un arrêt de travail de danseurs du ballet", a annoncé l'Opéra national de Paris dans la soirée.
Paquita se passe en Aragon pendant l'occupation napoléonienne : l’héroïne, recueillie par des gitans, se révèle être, après maintes péripéties, une jeune fille de noble famille, ce qui lui permettra d'épouser un officier aristocrate français, Lucien d'Hervilly.
"C'est un ballet qui a un véritable challenge technique, demande beaucoup de rigueur, de virtuosité, de travail", explique le premier danseur étoile noir de la compagnie, 24 ans, que le grand public a pu reconnaître sur un toit de Paris lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.
"C’est un hommage au style français avec tout ce qu'il y a de plus rigoureux dans la technique demandée", juge pour sa part Valentine Colasante, 35 ans, nommée étoile en 2018. Elle dit s'identifier "facilement" au personnage de Paquita, "une héroïne certes romantique" mais aussi "très déterminée", qui "peut tout à fait parler à notre époque."
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La danseuse étoile du Ballet de l'Opéra de Paris Valentine Colasante lors d'une séance photo à Paris le 15 septembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La version présentée a été adaptée et chorégraphiée en 2001 pour l'Opéra de Paris par le Français Pierre Lacotte (1932-2023), d'après les versions de Mazilier (1846) et Petipa (1881). Grand amoureux de la période romantique, Lacotte a consacré son existence à reconstruire des ballets du XIXe siècle sur les plus grandes scènes du monde.
Un style qui se traduit ici par "de la légèreté, beaucoup de sauts, de la petite batterie (jambes qui battent pendant le saut, ndlr), un buste un peu penché en avant", souligne l'ancienne danseuse étoile Agnès Letestu, la répétitrice du duo de solistes pour ce ballet.
Une des particularités de ce ballet : il fait une part grande à la pantomime, genre qui réclame des interprètes un grand sens théâtral.
Pour Guillaume Diop, "il faut savoir réussir à doser, réussir à ce que l'histoire soit lisible sans paraître en faire trop et sans rendre la chose caricaturale. Un équilibre qui n'est pas toujours évident à trouver" sur la grande scène de l'Opéra Bastille, où ce ballet se danse pour la première fois.
AFP/VNA/CVN