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Des soldats du régime syrien dans le quartier de Soukkari à Alep, le 23 décembre 2016. Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu jeudi 29 décembre 2016 à minuit, les violences, même si elles ont baissé d'intensité et restent sporadiques, n'ont pas cessé et ont fait des victimes. Accusant le régime de violations, des rebelles ont menacé de ne plus respecter la trêve.
Cette cessation des hostilités, la énième depuis le début de la guerre il y a près de six, doit ouvrir la voie à des négociations de paix prévues fin janvier au Kazakhstan sous l'égide de Moscou et de Téhéran, parrains du régime, et la Turquie, soutien des rebelles.
Sur le front nord, le régime a mené le matin des raids aériens sur la localité d'Atareb, en territoire rebelle près d'Alep, quelques heures après la mort de deux enfants par des tirs de l'armée contre des zones rebelles à l'Ouest d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au total, quatre civils et neuf rebelles ont péri depuis le début du cessez-le-feu, qui exclut les groupes jihadistes État islamique (EI) et Fateh al-Cham, a précisé l'ONG.
"Il s'agit de violations" même si "dans l'immédiat (elles) ne risquent pas d'entraîner un effondrement de la trêve", a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Samedi soir 31 décembre 2016, des rebelles ont tiré une vingtaine d'obus sur les localitésprorégime Foua et Kafraya dans la province d'Idleb (Nord-Ouest). À Tartous (Ouest), contrôlée par le régime, deux kamikazes ont fait exploser leur ceinture explosive à un barrage militaire tuant deux soldats, selon l'OSDH.
Des habitants au milieu des décombres d'immeubles après des frappes aériennes, le 4 décembre 2016 à Maaret al-Noomane, en Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Photos de victimes sur un arbre
Et dans la Ghouta orientale, à l'Est de Damas, que le pouvoir cherche à reconquérir, des tirs ont été échangés entre les deux belligérants. Pour marquer le Nouvel An dans la localité rebelle de Hammouriyé, dans la Ghouta, des militants ont décoré samedi 31 décembre 2016 sur un arbre avec des lumières et des photos de victimes de la guerre, selon un photographe de l'AFP.
Comme lors des précédentes trêves, qui avaient volé en éclats après quelques jours, l'alliance des groupes rebelles avec Fateh al-Cham (ex-branche d'Al-Qaïda) rend très difficile une application du cessez-le-feu.
Très affaiblis, ces groupes rebelles ne pourront se distancier de leurs compagnons d'armes au Fateh al-Cham, une organisation mieux équipée et armée omniprésente dans les régions qui restent sous leur contrôle.
En revanche, l'EI, un redoutable groupe responsable d'attentats sanglants en Syrie et à l'étranger, opère seul dans les zones conquises dans le Nord syrien et continue d'être la cible de raids de différentes armées de l'air russe, américaine, turque et syrienne.
Pour donner plus de poids à son initiative de cessez-le-feu, la Russie a cherché et obtenu un soutien du Conseil de sécurité de l'ONU, quoique mitigé.
Soutien mitigé de l'ONU
Réuni à New York, le Conseil a adopté samedi soir 31 décembre 2016 une résolution de compromis, qui "soutient les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie et faire démarrer un processus politique".
Mais il s'est contenté de "prendre note" des termes de l'accord parrainé par les Russes et les Turcs, en rappelant la nécessité d'appliquer "toutes les résolutions pertinentes de l'ONU", citant la 2254 qui prévoyait, sous l'initiative de Washington, une feuille de route complète de sortie de crise.
En pleine transition politique en attendant la prise de fonctions de Donald Trump, les États-Unis, soutiens de l'opposition au régime, n'ont pas étéassociés à la dernière initiative, une première depuis le début de la guerre en mars 2011.
En revanche, c'est la première fois que la Turquie parraine un tel accord, grâce à son rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, qui veut se poser en faiseur de paix après son intervention militaire au côté du régime de Bachar al-Assad en septembre 2015.
Les négociations d'Astana doivent précéder des pourparlers attendus en février à Genève, alors que les précédentes discussions intersyriennes n'ont pu permettre un début de règlement du conflit qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés.
AFP/VNA/CVN