La croissance des cessions de projets s'explique par la rigueur des politiques monétaires, plus particulièrement en matière de crédit immobilier, déclare Nguyên Vinh Minh Thành, directeur général de la compagnie An Cu Lac Nghiêp.
Depuis le début de cette année, le marché de l'immobilier a connu une série de cessions de projets. En mai 2011, le groupe singapourien Capitaland a annoncé que sa filiale CapitaValue Homes Limited a acquis 65% des parts de la sarl Quôc Cuong Gia Lai pour un coût de 121 milliards de dôngs, compte tenu de l'intérêt qu'elle porte au parc foncier de 9.000 m² de cette dernière, situé dans le district de Binh Chanh de Hô Chi Minh-Ville. Titulaire d'une licence pour la construction de 800 appartements, CapitaValue injectera 906 milliards de dôngs en tant qu'associé. Capitaland a par ailleurs acquis pour une grande part le projet immobilier de la compagnie Khang An dans le quartier Binh Trung Dông, 2e arrondissement de la mégapole du Sud. Depuis début 2010 jusqu'à juin 2011, on a observé une vingtaine de cessions de projets immobiliers.
Troy Griffiths, de la compagnie Savills Vietnam, explique cette évolution du marché par les besoins croissants de mobilisation de capitaux par les investisseurs. Une situation privilégiée pour les acteurs économiques disposant d'une grande surface financière tels que Fonds d'investissement, entreprises et groupes étrangers... et vietnamiens également qui ne sont loin d'être absents. On peur ainsi citer l'acquisition par l'agence de tourisme Thiên Minh d'une chaîne de six hôtels et resort de la Hongkong EEM Victoria pour 45 millions de dollars, ou encore la cession par la société Vinaland Limited de sa participation entière dans un projet de développement des logements à une entreprise vietnamienne pour 10,9 millions de dollars.
De même, la compagnie Nam Long Bitexco a consacré huit millions de dollars pour acquérir le projet de building sur un terrain de 4.350 m², situé dans la rue Vo Van Tân, à Hô Chi Minh-Ville, de la compagnie Viêt Technique. Ou encore la compagnie Dông Duong qui a acquis la licence de développement d'un parc foncier de 2.700 m² dans le quartier Nam Sài Gon, pour un prix de 11,9 millions de dollars de la Compagnie de commerce et de construction immobilière Hoa Binh.
En cette période difficile pour le marché immobilier, chaque entreprise doit trouver une issue, souligne le président de l'Association des entreprises immobilières de Hô Chi Minh-Ville, Lê Hoàng Châu. Les unes sont obligées de commercialiser leurs logements à de plus faibles prix. D'autres cherchent à céder leurs projets faute de capitaux suffisants. Ce phénomène, régulier, accélère la professionnalisation de ce marché au Vietnam, ajoute-t-il.
Thuy Tiên/CVN