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Les incendies, qui ont duré neuf mois et ont pris fin en mars coûtent à l'économie australienne environ 7 milliards de dollars. |
Les incendies reviennent chaque année en Australie au sortir de l'hiver austral mais l'an passé, ils ont été d'une gravité exceptionnelle, faisant 33 morts et détruisant une superficie égale au Royaume-Uni ou au Ghana. "Ce qui était sans précédent est maintenant notre avenir", a mis en garde la commission d'enquête royale chargée de mieux préparer l'Australie à faire face aux catastrophes naturelles.
Selon elle, non seulement les catastrophes "seront malheureusement plus fréquentes et plus graves" mais "nous pouvons nous attendre à plus de phénomènes dangereux simultanés et consécutifs".
"Au cours des 12 derniers mois, il y a eu une sécheresse, des vagues de chaleur et des feux de forêts, suivis de violentes tempêtes, d'inondations et d'une pandémie", a rappelé la commission. Les incendies, qui ont duré neuf mois et ont pris fin en mars, ont tué ou entraîné le déplacement de près de trois milliards d'animaux, coûtant à l'économie australienne environ 7 milliards de dollars (6 milliards d'euros).
Le coût annuel des catastrophes pourrait augmenter, pour atteindre environ 27 milliards de dollars d'ici 2050, sans même de tenir compte de l'aggravation du réchauffement climatique "inévitable au cours des deux prochaines décennies". "En conséquence, le niveau des mers devrait continuer à augmenter. Les cyclones devraient diminuer en nombre, mais augmenter en intensité. Les inondations et les incendies de forêts devraient devenir plus fréquents et plus intenses".
Parmi ses 80 recommandations, le rapport demande de meilleures données sur la manière dont le réchauffement climatique va se traduire dans des domaines précis. Il n'a cependant pas appelé le gouvernement conservateur, accusé de tarder à mettre en place des mesures pour lutter ce phénomène, à s'attaquer aux causes profondes, décevant certains experts.
"Nous avons une baignoire qui déborde de problèmes", a affirmé l'écologiste Michael Clarke de l'université La Trobe. "Bien sûr, nous pouvons nous concentrer pour en contrôler le niveau, en nettoyant quand cela déborde, mais nous pourrions aussi envisager de fermer les robinets". À plusieurs reprises, le Premier ministre Scott Morrison a minimisé le lien entre le changement climatique et les incendies, restant un ardent défenseur de la très puissante et lucrative industrie minière australienne.
APS/VNA/CVN