Couvre-feu décrété à Philadelphie, à six jours de la présidentielle

Un couvre-feu a été décrété dans la ville américaine de Philadelphie après deux nuits de violences déclenchées par la mort d'un homme noir abattu par la police, une situation que Donald Trump affirmait surveiller "de près".

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Des manifestants à Philadelphie, le 27 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

À six jours de la présidentielle, ce couvre-feu, qui sera en vigueur de 21 heures mercredi 28 à 6 heures locales jeudi 29 octobre, reflète la montée de tension dans la première métropole de Pennsylvanie, État-clé dans la bataille pour la présidentielle de mardi prochain 3 novembre.

Donald Trump a - comme il l'avait déjà fait par le passé - pointé du doigt mercredi 28 octobre le maire démocrate de la ville, Jim Kenney, le jugeant incapable de mettre fin aux violences.

"Ce que je vois est terrible, et franchement, le maire ou qui que ce soit qui autorise les gens à manifester et piller est également terrible", a déclaré le président républicain, depuis Las Vegas où il poursuit sa campagne.

Interrogé lors d'un point de presse, le maire a refusé de répondre directement à ces attaques.

"Je ne commente pas les choses de Donald Trump, on a assez en faire en ville, il n'apporte aucune aide positive à la situation", a-t-il déclaré.

Des unités de la Garde Nationale, en nombre non précisé, sont également attendues dans cette ville de 1,5 millions d'habitants, qui avaient déjà connu de violentes manifestations et des couvre-feux lors des rassemblements monstres provoqués par la mort de George Floyd à Minneapolis fin mai.

Les autorités de la ville ont cependant précisé mercredi 28 octobre que la garde nationale n'était "pas attendue avant vendredi 30 octobre".

Lors de leur point presse, le maire Kenney et la cheffe de la police municipale, Danielle Outlaw, ont à nouveau appelé à cesser les pillages, qu'ils ont tous deux qualifiés d'"inacceptables".

Des appels relayés par le candidat démocrate Joe Biden. "Il n'y a aucune excuse pour les pillages et la violence", a déclaré l'ex-vice président de Barack Obama sur CNN. "Manifester est totalement légitime, mais le pillage - comme l'a dit le père de la victime, ne faites pas ça (...), cela n'aide pas, c'est pire".

Plus de 170 arrestations

Les troubles ont commencé lundi soir 26 octobre avec la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo filmée quelques heures plus tôt montrant la mort d'un homme de 27 ans, Walter Wallace Junior, abattu en pleine rue par deux policiers, avec de premiers pillages et échauffourées dans le quartier de West Philadelphia, où habitait la victime.

Les circonstances précises de la mort de Walter Wallace Junior restent à éclaircir. La police dit avoir répondu à un appel pour dispute familiale, signalant que l'homme avait un couteau. Selon un porte-parole de la police, Walter Wallace Jr. a refusé de lâcher son arme malgré les injonctions des agents.

L'avocat de la famille a cependant affirmé que l'homme souffrait de troubles bipolaires et que l'appel était destiné aux urgences médicales, non à la police.

Les deux policiers, qui n'ont pas encore été identifiés, ont été suspendus. Une enquête est en cours, menée par la police et le procureur local, sur laquelle Mme Outlaw a promis une "totale transparence".

Mardi soir 27 octobre, plus de 1.000 personnes ont encore manifesté dans ce quartier, provoquant de nouveaux heurts avec la police. Et dans un autre quartier du nord de la ville, où la police a reconnu n'avoir "rien vu venir", des commerces ont été dévalisés et des distributeurs de billets détruits.

Plus de 170 personnes ont été arrêtées depuis lundi soir 26 octobre, selon la police de Philadelphie.

AFP/VNA/CVN

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