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>>Bulgarie : le sort du gouvernement dans la balance
Dans un bureau de vote lors des élections législatives, à Sofia le 11 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ancien Premier ministre Boïko Borissov, arrivé en tête du précédent scrutin avec 26% des voix mais fragilisé par les protestations massives de l'an dernier, n'avait pu trouver de partenaire pour gouverner.
M. Borissov a encore dénoncé vendredi soir 9 juillet, lors d'une réunion électorale, "la terreur et la répression" exercées selon lui par la nouvelle administration.
Selon les derniers sondages, son parti Gerb se trouve au coude-à-coude, voire dépassé par la formation anti-système de l'animateur de télévision et chanteur Slavi Trifonov, 54 ans, qui avait créé la surprise en se plaçant deuxième en avril (17,6%). Tous deux sont à présent crédités de 20 à 21% des voix.
Et même si Gerb se classe premier, "il ne gouvernera pas", souligne le politologue Strahil Deliyski, alors qu'il fait désormais figure de repoussoir pour le reste de la classe politique.
"L'enjeu est donc de savoir si les élections vont déboucher sur un gouvernement" qui poursuivra "la tâche entamée par l'équipe intérimaire" pour "durablement changer" les pratiques, relève Antony Todorov, professeur de la Nouvelle Université bulgare.
La formation de M. Trifonov, appelée "Il y a un tel peuple" (ITP), refuse toute coopération avec les partis traditionnels à la réputation entachée, dont les socialistes et le parti de la minorité turque (MDL).
En revanche, elle s'est dite prête à négocier avec les représentants de ceux qui sont descendus dans la rue à l'été 2020 et sont galvanisés par le vent du changement : Bulgarie démocratique (droite), qui pourrait réunir 12% des voix, et Debout! Mafia dehors (gauche, autour de 5%).
Les trois forces réunies n'obtiendraient toutefois que 100 à 110 sièges sur les 240 du Parlement, d'après le décompte des instituts d'analyse qui laisse augurer d'un paysage morcelé.
"Pour parvenir à un gouvernement stable (...), on ne peut pas écarter la possibilité de troisièmes, voire de quatrièmes élections", a prévenu le vice-président d'ITP, Tochko Yordanov, disant vouloir éviter "un cabinet pris à la gorge qui risquerait à tout moment d'être renversé par le Parlement".
Pour ce nouveau scrutin, des machines à voter ont été installées dans la plupart des bureaux en vue de limiter la fraude.
Les bureaux ont ouvert à 07h00 locale (04h00 GMT) et ferment à 20h00 (17h00 GMT), les premières estimations étant attendues peu après.
AFP/VNA/CVN