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Des membres du Hachd al-Chaabi, rendent hommage aux victimes de raids aériens américains, le 29 juin à Bagdad. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les opérations, rarement revendiquées, semblent coordonnées et interviennent huit jours après des frappes américaines en Syrie et en Irak contre des positions du Hachd al-Chaabi, désormais partie des forces régulières irakiennes.
Une dizaine de miliciens ont été tués dans ces raids et le Hachd avait promis de se "venger".
Dans la nuit de mercredi 7 à jeudi 8 juillet, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad, a annoncé l'armée irakienne.
Les batteries de défense C-RAM sont entrées en action dans la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP, alors que l'armée assurait que les trois projectiles n'avaient pas touché l'ambassade elle-même mais des endroits à proximité dans l'ultra-bunkérisée Zone verte de Bagdad.
L'attaque contre la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, qui abrite des militaires américains dans l'Ouest désertique de l'Irak, s'est produite à la mi-journée.
Pas moins de quatorze roquettes "sont tombées sur la base et dans son périmètre. Les systèmes de défense ont été activés", a tweeté le porte-parole de la coalition internationale antijihadistes en Irak, le colonel Wayne Marotto.
L'attaque a fait deux blessés légers, a-t-il précisé.
Peu après, des forces kurdes de Syrie ayant combattu le groupe jihadiste État islamique (EI) ont affirmé avoir déjoué une attaque de drone près d'une importante base de la coalition emmenée par les États-Unis dans l'Est de la Syrie, dans la zone du champ pétrolier d'Al-Omar.
L'attaque en Irak a été revendiquée par un groupe se présentant comme les "Brigades de revanche de la mort d'Al-Mohandis", qui a promis "de forcer les Américains à quitter le territoire irakien". Ce groupe inconnu porte le nom de l'ancien N°2 du Hachd, Abou Mehdi al-Mohandis, tué avec le puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain en janvier 2020 à Bagdad.
Les différentes factions du Hachd "ont reçu l'ordre de multiplier les attaques contre les Américains en Irak", a récemment indiqué une source au sein de la coalition, devenue force incontournable en Irak.
Accélération
Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'attaques ont été menées contre des intérêts américains mais elles se sont accélérées ces derniers jours.
Aïn al-Assad avait déjà été visé lundi 5 juillet par trois roquettes et, quelques heures plus tard, l'ambassade américaine avait été menacée par un drone, abattu par le système C-RAM.
Mardi soir 6 juillet, une attaque à l'aide de drones piégés a été perpétrée contre l'aéroport d'Erbil, au Kurdistan irakien (Nord), qui abrite également une base de la coalition internationale.
Pour l'analyste irakien Ali Beder, interrogé par l'AFP, ces attaques sont avant tout une "démonstration de force", mais "n'ont pas d'effet sur la présence américaine en Irak", où quelque 2.500 soldats américains sont toujours déployés dans le cadre de la coalition anti-EI.
Il n'en reste pas moins que l'utilisation des drones est un véritable casse-tête pour la coalition car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l'armée américaine pour défendre ses troupes.
Signe que les États-Unis s'inquiètent des nouvelles attaques au drone, ils ont récemment annoncé offrir jusqu'à trois millions d'USD pour des informations sur les attaques visant leurs intérêts en Irak.
Le porte-parole du département d'État américain Ned Price a estimé mercredi soir7 juillet que ces attaques étaient "représentatives de la menace que les milices sont pour la souveraineté et la stabilité de l'Irak".