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Les Bleues victorieuses du Tournoi de France à l'issue de son succès sur les Pays-Bas au Havre, le 22 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Françaises peuvent savourer leur trophée : certes honorifique, ce deuxième titre en deux éditions du Tournoi de France est une récompense loin d'être anodine pour une équipe en constante évolution, qui s'octroie une belle dose de confiance avant le Championnat d'Europe en Angleterre (6-31 juillet), où les Bleues espèrent décrocher leur premier sacre majeur.
"Il y a des choses intéressantes, vraiment... Je sens de l'homogénéité dans cette équipe", a savouré la sélectionneuse Corinne Diacre. "Des choses se dessinent".
Si l'on reprochait à cette formation de manquer d'adversité, le rassemblement de février a réellement permis de jauger l'évolution de la sélection tricolore, lancée sur une série de 10 victoires, inédite sous le mandat de Corinne Diacre.
Après une entrée en matière autoritaire face à la Finlande (5-0), les Françaises ont élevé le curseur face au Brésil, battu 2-1 samedi 19 février à Caen, et surtout face aux joueuses des Pays-Bas, N°5 mondiales, championnes d'Europe 2017 et finalistes du dernier Mondial.
Les "Madjer" de Katoto
La performance des Bleues dans la fraîcheur du Stade Océane a notamment permis d'isoler deux patronnes, dont le statut ne cesse de s'affirmer : Wendie Renard et Marie-Antoinette Katoto.
La première, brassard de capitaine autour du biceps, a inscrit sans trembler le penalty de l'ouverture du score (20e), accordée sur une main discutable d'Aniek Nouwen.
La seconde, toujours aussi à l'aise en pivot, dos au but, et déroutante dans ses appels de balle, a conclu intelligemment un service millimétré de Kadidiatou Diani (25e) avant de signer un doublé (74e). Deux talonnades en mode "Madjer".
Les deux joueuses avaient déjà brillé dans le tournoi, s'offrant chacune un doublé, Renard contre la Finlande et Katoto face au Brésil.
La défenseure lyonnaise en a profité pour devenir la 7e meilleure réalisatrice de l'histoire des Bleues, à égalité avec Elodie Thomis (32 buts). Quant à Katoto, elle affole les compteurs avec 23 buts en 26 sélections.
La joie des Bleues après le but de Marie-Antoinette Katoto (N°9) dans le Tournoi de France au Havre, le 22 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les quelque 5.231 spectateurs venus supporter les Bleues, un chiffre assez décevant pour l'affiche du soir après un France - Brésil à 12.000 personnes, ne regretteront sans doute pas leur choix : les Françaises ont multiplié les festivals offensifs, à l'image d'une Diani intenable sur son côté droit.
Dédicace à... Aminata Diallo
De son coté, Corinne Diacre sera peut-être plus exigeante envers son groupe, elle qui relevait dès la mi-temps quelques imprécisions dans la relance, au micro de W9.
La sélectionneuse avait vu juste. Car si la superstar Vivianne Miedema a été muselée jusqu'à sa sortie à la mi-temps après une gêne physique, les Pays-Bas sont venus surprendre les Tricolores dès le retour des vestiaires, avec un corner joué rapidement et conclu par Lineth Beerensteyn (50e).
En première période déjà, l'autre star des "Lionnes Oranje", Lieke Martens, avait manqué l'inratable, seule face au but (5e), et Victoria Pelova a touché la barre transversale en fin de match (85e).
Ces petites largesses sont à gommer d'ici l'Euro, où les Bleues pourraient d'ailleurs retrouver les Pays-Bas dès les quarts de finale.
Un autre défi attend Diacre ces prochaines semaines : maintenir l'état d'esprit au sein d'un vestiaire où les remous de l'affaire Kheira Hamraoui, agressée en novembre en présence de sa coéquipière au PSG, Aminata Diallo, un temps suspectée, continuent d'exister.
Mardi soir 22 février, Katoto et Diani, dont l'entente avec Hamraoui interroge, ont célébré un but en formant un "A" avec leurs doigts, une dédicace à leur coéquipière Aminata Diallo, absente du rassemblement au contraire de Hamraoui... "Les célébrations, c'est très personnel", a commenté Diacre, sans juger ce geste loin de ternir la soirée quasi parfaite des Bleues, bien lancées vers l'Euro.
AFP/VNA/CVN