Les banques ont encore besoin du soutien public, selon le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu le 5 octobre que le soutien des États aux banques, aussi impopulaire soit-il, restait indispensable pour tenter de faire repartir l'économie mondiale.

"Le système financier mondial est toujours dans une période d'incertitude considérable et reste le talon d'Achille de la reprise économique", a écrit le FMI dans son rapport semestriel sur "la stabilité financière dans le monde". "Une partie du soutien public qui a été accordé aux banques ces derniers années devra être maintenue", a-t-il recommandé.

Les milliards de dollars ou d'euros ponctionnés sur les budgets nationaux pour renflouer des banques en détresse ont suscité aux États-Unis et en Europe la colère des opinions publiques. Mais pour le FMI, si les États retiraient cette béquille, ils le paieraient au prix fort.

Il a conseillé aux gouvernements de tout faire pour aider les banques à trouver de nouveaux capitaux. Sans cet argent, "les systèmes bancaires resteront soumis à des chocs dans leur financement, qui pourraient intensifier les pressions en faveur du désendettement et constituer un poids supplémentaire pour les finances publiques et la reprise", a-t-il souligné. "Comme on l'a constaté à plusieurs occasions ces trois dernières années, la conjoncture que traverse le système financier mondial a maintenant le potentiel de passer très rapidement de propice à un mode de crise", a encore affirmé le FMI. "Les stratégies qui prévoient le retrait des politiques monétaires et financières non conventionnelles pourraient devoir être reportées tant que la conjoncture ne sera pas plus solide", a poursuivi le Fonds, évoquant les liquidités injectées dans le système financier par les banques centrales.

À un niveau mondial, le FMI donne des chiffres étourdissants. Le coût de la crise financière aura été de 2.200 milliards de dollars. Cette estimation correspond aux pertes qu'auront dû absorber, entre l'été 2007 et la fin 2010, les banques et autres institutions financières américaines, européennes et asiatiques, en raison de la baisse de la valeur constatée ou prévisible de leurs actifs financiers.

Pour combler ce trou, elles se sont endettées à court terme, et vont devoir prochainement payer la note. "Par conséquence, une dette de plus de 4.000 milliards de dollars doit être refinancée dans les 24 prochains mois", a estimé le Fonds. Elles n'y parviendront pas sans l'aide des contribuables, particulièrement en Europe.

En Irlande, le gouvernement estime que son déficit budgétaire devrait grimper à 32% du produit intérieur brut cette année, gonflé par le coût du sauvetage de banques qui avaient alimenté la bulle spéculative sur l'immobilier de l'île.

L'idée qu'un pays de cette taille doive supporter une telle charge inquiète le monde entier. Lors d'une conférence de presse au siège du FMI à Washington, une journaliste indonésienne a ainsi demandé comment une crise budgétaire en Irlande et en Grèce pourrait "toucher les économies émergentes en Asie, et en particulier l'Indonésie". "Ce que nous espérons c'est que l'Irlande et la Grèce iront mieux, et non moins bien", a répondu le directeur du département des marchés de capitaux, José Vinals.

Le problème n'est par ailleurs pas confiné à l'Europe. Aux États-Unis, "la stabilité financière s'est améliorée, mais des poches de vulnérabilité demeurent dans le système bancaire" comme l'immobilier, généreusement subventionné par Washington, a relevé le Fonds.

AFP/VNA/CVN

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