Jusqu'alors le déclin de ces félins était surtout attribué aux autres prédateurs, comme les lions et hyènes, qui en leur dérobant régulièrement leurs trophées de chasse, les forcent à chasser davantage et donc à s'épuiser dans le processus.
Cette hypothèse s'appuie sur la croyance que les guépards, l'animal le plus rapide au monde, consomment beaucoup d'énergie pour poursuivre leur proie à grande vitesse.
Ces chercheurs, dont les travaux paraissent dans la revue américaine Science, ont en fait découvert que ce n'était pas le cas.
Jusqu'alors le déclin de ces félins était surtout attribué aux autres prédateurs. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon eux, les guépards s'épuisent surtout en parcourant sans courir très vite des distances de plus en plus vastes pour trouver des animaux à chasser, alors que leur habitat est morcelé par des constructions et perturbé par les activités de l'homme en général.
"Nous avons étudié dix-neuf guépards vivant en liberté pendant deux semaines dans deux sites en Afrique du Sud, un dans le Désert de Kalahari et l'autre dans une région plus humide", a précisé Michael Scantlebury, de l'École des sciences biologiques de l'Université Queen à Belfast, l'un des principaux auteurs de cette étude.
Ces chercheurs ont fait des injections d'eau lourde à ces guépards pour traquer leurs activités métaboliques, collectant leurs excréments à partir desquels ils ont pu déterminer les quantités de cette eau perdue et en déduire leur consommation d'énergie.
L'eau lourde contient du deutérium, un isotope naturel de l'hydrogène qui permet de la détecter.
"Nous avons constaté que la consommation de calories des guépards n'est pas très différente de celle des autres mammifères de la même taille, et si ces félins sont les Ferraris du monde animal, la plupart du temps ils courent à basse vitesse", a expliqué Michael Scantlebury.
"Notre recherche a montré que la plus grande partie de l'énergie qu'ils consomment est dans les longs déplacements plutôt que dans les courses-poursuites à grande vitesse pour attraper une proie", dit-il.
On peut imaginer la difficulté pour ces animaux de monter et descendre des dunes de sable dans la chaleur, sans eau, toute une journée à la recherche de proies pour se nourrir.
Ils peuvent supporter sans grande conséquence que des lions et des hyènes leur volent leurs proies de temps à autre, affirment ces chercheurs.
"En réalité, ce sont bien les activités humaines, comme par exemple l'édification de barrières ou la chasse excessive, qui forcent les guépards à aller de plus en plus loin pour se nourrir, c'est ce qui les épuise le plus" et contribue à leur disparition, concluent-ils.
AFP/VNA/CVN