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Désinfection à Daegu, en République de Corée, le 27 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Si la Chine était jusqu'à peu l'unique foyer mondial de coronavirus, le risque s'est démultiplié avec l'émergence de nouveaux pays-sources comme la République de Corée, l'Iran et l'Italie. La République de Corée a fait état à elle seule de plus de 500 contaminations supplémentaires. L'Iran a fait état de 106 contaminations supplémentaires, portant le total à 245, dont 26 morts. En Europe, l'Italie a vu passer le nombre de cas à 650 jeudi 27 février, contre 400 mercredi 26 février, dont 17 morts.
Et, ailleurs dans le monde, chaque jour est rythmé par les annonces de premier cas. Dernier pays en date, les Pays-Bas ont annoncé le cas d'un patient qui s'était rendu en Italie.
La lutte contre l'épidémie "ne pourra se régler qu'en parfaite coopération européenne et internationale", a souligné, aux côtés du Premier ministre italien Giuseppe Conte à Naples, le président français Emmanuel Macron dont le pays a vu jeudi 27 février le nombre de ses cas de contamination au coronavirus passer de 18 à 38, dont deux morts.
"Nous sommes à un moment décisif", a assuré de son côté le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant qu'au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde avait été supérieur à celui enregistré en Chine, où le virus est apparu en décembre.
"Si vous agissez maintenant de manière agressive, vous pouvez endiguer ce coronavirus", a-t-il affirmé.
Près de 79.000 personnes ont jusqu'ici été contaminées en Chine, dont 2.747 mortellement. Le coronavirus touche également une cinquantaine d'autres pays, avec un bilan de plus de 4.000 contaminations et plus de 60 morts.
Par mesure de prévention, l'Arabie saoudite a suspendu "temporairement" l'entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à La Mecque.
La mesure concerne l'Oumra, un pèlerinage qui attire chaque mois plusieurs dizaines de milliers de musulmans. Il peut être réalisé à n'importe quelle période de l'année, à la différence du Hajj, effectué à des dates précises du calendrier islamique.
Autre décision radicale, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a demandé la fermeture temporaire des écoles publiques du pays à partir de lundi 2 mars.
Relativement épargnés jusqu'ici, les États-Unis sont prêts à répondre à l'épidémie à "une échelle beaucoup plus grande", a assuré mercredi 26 février le président américain Donald Trump.
Les autorités californiennes ont annoncé jeudi 27 février qu'elles suivaient quelque 8.400 personnes pour s'assurer qu'elles n'étaient pas porteuses du nouveau coronavirus, tout en cherchant l'origine de la contamination d'une personne qui a contracté la maladie sans voyager dans une zone à risque.
Amélioration en Chine
Autre foyer, l'Iran a rapporté jeudi 27 février sept nouveaux morts, portant le total à 26. Hors de Chine, c'est le plus lourd bilan en termes de décès.
Comme l'Arabie saoudite, la Chine, qui a pris des mesures de prévention drastiques sur son sol en confinant plus de 50 millions de personnes au Hubei (Centre), s'inquiète désormais de cas "importés" d'autres pays.
La ville de Pékin a annoncé mercredi 26 février que les personnes arrivant en provenance d'États "gravement touchés" par le coronavirus devraient désormais se placer en quarantaine pendant 14 jours.
L'épidémie de COVID-19 semble toutefois avoir déjà atteint un pic en Chine, où le nombre de nouveaux décès quotidiens continue à chuter. Les autorités ont annoncé jeudi 27 février seulement 29 morts supplémentaires - le chiffre le plus bas depuis près d'un mois.
L'Italie, nouveau foyer
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'exprime lors d'une conférence de presse sur le COVID-19, le 27 février à Genève. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais d'autres pays inspirent davantage d'inquiétude. Notamment l'Italie, qui apparaît de plus en plus comme une plateforme de diffusion du COVID-19.
Le virus est ainsi arrivé au Brésil, épargné jusqu'ici, en y entrant via un Brésilien de retour d'Italie. La Grèce, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Croatie, l'Autriche, le Danemark, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas ont toutes fait état d'au moins une personne contaminée après un séjour dans la péninsule.
L'Afrique n'est plus épargnée, même si le nombre de cas reste étrangement bas. Un Italien arrivé le 17 février en Algérie est devenu la deuxième personne infectée du continent, après un premier cas en Égypte.
De nombreux États européens ont renforcé leur dispositif de prévention et conseillent à leurs citoyens de ne pas se rendre dans les régions italiennes touchées.
Rome a pris des mesures draconiennes, dont la mise en quarantaine de 11 communes du Nord, poumon économique du pays.
"Le problème, c'est l'économie. On voit les chiffres, cette crise est en train de mettre le pays à genoux", s'inquiète Daniele Vaccari, pâtissier à Secugnago, un village du Nord.
"Affronter au mieux"
Ailleurs en Europe, de nombreux pays comme la Suisse, la Norvège, le Danemark, la Roumanie, ou la Macédoine du Nord sont désormais touchés. L'Estonie a annoncé jeudi un premier cas, un Iranien résidant dans le pays balte.
"On a devant nous une épidémie" qu'il va falloir "affronter au mieux", a déclaré jeudi 27 février le président Macron, au lendemain de l'annonce d'un premier mort français, un homme qui n'avait pas voyagé dans une zone à risque.
Dans un contexte d'inquiétude croissante en Europe, les principales Bourses du continent ont fini en forte baisse : de Paris (-3,32%) à Londres (-3,50%), de Francfort (-3,19%) à Madrid (-3,55%) ou encore Amsterdam (-3,75%). L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a accéléré ses pertes en toute fin de séance pour s'effondrer de plus de 1.000 points, ou 4,4%. Il a plongé de plus de 11% depuis le début de la semaine.
AFP/VNA/CVN